Haïti : Près d’une dizaine de policiers assassinés au 21 janvier 2023
3 min readLes policiers ne cessent d’être la cible des bandits en Haïti. Environ une dizaine de policiers ont été déjà assassinés par des hommes sans foi ni loi au 21 janvier 2023. En dépit de nombreux efforts consentis avec peu de moyens et de matériels, ces actes répréhensibles ne cessent de fragiliser l’institution ayant pour mission de protéger et servir.
Ce vendredi 20 janvier, des bandes armées ont semé la terreur dans plusieurs quartiers de Pétion-Ville. Certains habitants de Girardo, Meyotte, Doco, Metivier, pour ne citer que ceux-là, n’ont pas eu la vie facile avec les crépitements d’armes automatiques. D’après le Syndicat National des Policiers Haïtiens (SYNAPOHA), pas moins de quatre policiers ont laissé leur vie à Pétion-Ville à la suite d’une « opération ». Sur son compte Twitter, le syndicat a même présenté ses sympathies aux familles des policiers victimes, soit 5 tout en demandant au Président du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) Ariel Henry de réagir.
Par ailleurs, certaines sources rapportent que des riverains auraient été tués par les bandes armées au même moment. Le gang de Vitelhomme Innocent a été pointé du doigt comme le responsable de ces exactions.
Une fois de plus, pour l’année 2023, la Police Nationale d’Haïti ne cesse de comptabiliser le départ tragique de ses policiers. Cela est devenu presque une habitude et cela survient dans un contexte où la PNH est de plus en plus fragilisée par des scandales de toutes sortes.
L’indignation de l’ancien policier Abelson Gros Nègre
L’ancien policier et l’ancien syndicaliste Abelson Gros Nègre dans une interview au journal se dit indigné face à ce crime. Il demande aux policiers et aux militaires haïtiens de s’unir pour contrecarrer les individus armés qui continuent de faire du mal au pays.
« 9 policiers environ ont déjà été tués depuis le début de l’année 2023. 2 à Carrefour Feuilles, 2 au Centre-ville et 5 à Pétion-Ville », affirme Abelson Gros Nègre dit le Sage. « Si les policiers qui sont là pour protéger et servir la population ne sont pas en sécurité, alors qu’est-ce qu’on attend pour faire un front commun afin d’éradiquer de manière définitive le phénomène du banditisme dans le pays ? », demande-t-il à la population et à l’institution policière.
« Il est où le Haut Commandement de la PNH ? Ils sont où les Hauts gradés qui ont été formés à l’étranger ? Ces formations ne peuvent pas être utiles à la PNH sous une forme ou sur autre ou vous essayez tout simplement de barrer la route aux jeunes qui se sacrifient au quotidien au sein de la PNH pour que la paix règne sur toute l’étendue du territoire national ? », demande Abelson Gros Nègre soulignant qu’il est toujours attristé et indigné à chaque fois que les gangs fassent une victime dans les rangs de la PNH et au sein de la population civile.
Abelson Gros Nègre est favorable à une force militaire onusienne qui viendrait en appui à la PNH et aux Forces Armées d’Haïti dans l’objectif de faire face au phénomène du banditisme qui gagne en puissance tous les jours. « Policiers et militaires, unissez-vous avec nos faibles moyens pour faire face aux gangs armés. Parce que, la victoire sera à nous », incite-t-il.
La position de Me Arnel Rémy
Ce 20 janvier, le coordonnateur général du Collectif des Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme (CADDHO), Me Arnel Rémy a fait savoir sur son compte twitter que 7 policiers ont tués par balles cette semaine.« On est indigné en sachant les conditions dans lesquelles les policiers travaillent dans le pays. Et c’est au Haut commandement de la PNH de donner les moyens aux policiers », écrit-il en soulignant que CADDHO est aux côtés des policiers.
Jackson Junior RINVIL
rjacksonjunior@yahoo.fr