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À la rencontre de Guerlyne Résidor, une avocate dévouée à la cause des opprimés

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Guerlyne Résidor, avocate associée au cabinet d’Alexis Dormévil, se bat avec conviction pour le respect des droits des femmes en Haïti. À travers l’organisation KRIFA, dont elle est actuellement la directrice exécutive, elle milite auprès des femmes et mineures en détention. Découvrons dans cette page de « Être Femme Haïtienne », cette femme au fort caractère, honorée pour ses contributions à l’épanouissement de la gente féminine en Haïti, y compris dans la sphère politique.

Guerlyne Résidor, très active dans la lutte pour l’émancipation des femmes en Haïti, est une avocate aguerrie qui a fait ses preuves dans la basoche. Née à Port-au-Prince en avril 1980, elle a décroché une licence en Sciences Juridiques à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques (FDSE) de Port-au-Prince. Elle a également suivi des cours de langue française à l’Institut Français en Haïti. Parallèlement au droit, Guerlyne est aussi une enseignante qui a cumulé une dizaine d’années dans le système éducatif haïtien. L’éminente juriste a rejoint le Cabinet d’avocat d’Alexis-Dormévil dont elle est aujourd’hui associée.

« J’ai choisi d’étudier le droit pour devenir avocate afin de défendre ceux dont les droits sont lésés », confie Me Résidor, bien taillée pour ce métier noble. « En plus, quand on est avocat on est indépendant. On ne travaille avec personne », ajoute celle qui se plaît à prendre la défense des marginalisés.

Tout au long de sa carrière de juriste, Me Guerlyne Résidor a fait de la lutte pour les droits des femmes son cheval de bataille. En effet, elle octroie des assistances juridiques et judiciaires aux personnes les plus vulnérables, notamment les femmes et les filles violentées. « Ma profession me permet aussi de mieux cerner les axes d’intervention de l’organisation que je dirige. Par exemple, en tant que défenseure des droits de la personne, quand on reçoit des personnes victimes de violences, j’ai assez d’outils pour défendre ces femmes-là », avance la militante des droits humains.

Me Résidor est actuellement à la direction exécutive d’une organisation de défense des Droits des femmes dénommée « Kri Fanm Ayiti » (KRIFA). Fondée en novembre 2016, c’est une organisation qui a été créée par des femmes juristes issues de la FDSE, précisément dans la commune de Carrefour. « On a choisi d’implanter cette structure, c’était pour répondre à certaines difficultés auxquelles sont confrontées les femmes et filles en Haïti. À travers KRIFA, on assiste les femmes victimes de violences juridiquement et parfois psychologiquement », explique Me Guerlyne Résidor, membre fondatrice de cette organisation dont la mission s’articule autour de plusieurs grands axes d’intervention. Assistance juridique et judiciaire des femmes et filles victimes de violences, la réinsertion des femmes et mineures détenues, l’éducation aux droits humains pour les jeunes, sont entre autres les principaux chantiers sur lesquels intervient l’organisation dirigée par Mme Résidor.

« Depuis 2016, nous nous sommes lancées dans une bataille qui n’est pas du tout facile. Car, nous avons rencontré pas mal de difficultés, mais avec l’aide de Dieu et notre dévouement nous poursuivons notre travail », déclare avec satisfaction l’ancienne stagiaire à la Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH). À travers le programme de réinsertion, elle permet aux femmes et mineures détenues marginalisées, après avoir purgé leur peine, de pouvoir se réintégrer dans la société. « Nous permettons à ces femmes de mettre sur pied des activités génératrices de revenus pour répondre à leurs besoins », indique-t-elle. Ce programme s’avère d’une grande importance d’autant plus qu’il permet d’éviter la récidive.

En vue de promouvoir les droits humains en Haïti notamment en milieu scolaire, Me Résidor et son équipe organisent chaque année un concours de plaidoirie dans lequel les jeunes en classe terminale sont invités à rédiger des textes sur les droits humains qu’ils vont défendre par devant un jury dans un débat contradictoire.

Honorée du Prix de l’économie de la solidarité mondiale 2022 pour son implication dans la promotion de l’entrepreneuriat féminin en Haïti, Me Guerlyne Résidor est aussi une femme politique qui se bat pour l’implication des femmes dans ce secteur dominé par la présence masculine. En 2016, elle s’est présentée aux élections municipales de la commune de Carrefour. Elle continue de militer pour une plus grande participation  des femmes dans les postes de décision.

Interrogée sur la crise qui sévit dans le pays, elle pense que l’organisation des élections peut contribuer au dénouement de cette crise. « Un pays ne peut pas fonctionner sans un Gouvernement. En ce sens, nous optons pour l’organisation des élections pour avoir un Gouvernement qui inspire confiance à la population », soutient l’avocate, qui invite les dirigeants à s’asseoir ensemble pour avoir une  discussion franche. Toutefois, ce n’est pas suffisant, selon elle. Elle poursuit en affirmant que c’est avec une prise de conscience qu’on peut implanter des projets au bénéfice de la population.

Depuis 2021, Me Résidor collabore avec l’Equipe Pays des Nations Unies (EPNU) en Haïti dans la formulation du nouveau Plan-Cadre de coopération des Nations Unies pour le développement durable en Haïti (2023-2027). Elle se dit fière et satisfaite de sa noble contribution au développement de son pays. « Je souhaite un meilleur avenir pour Haïti. C’est la raison pour laquelle je me bats. », déclare la leader.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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