Des individus armés montrent de plus en plus leurs griffes à Carrefour !
4 min readRéputée comme étant une commune paisible où il faisait bon vivre, Carrefour est depuis plusieurs jours en proie à une violence aveugle où des civils armés au niveau de Christophe Channel, Lamentin 52 et 54, Diquini et Bizoton sèment la terreur. Les autorités locales et municipales demandent au Haut Commandement de la PNH de renforcer la présence policière à Carrefour pour que les artisans de la violence dans la commune puissent être mis hors d’état de nuire.
La peur s’installe dorénavant à Carrefour. L’insécurité gagne du terrain dans cette commune qui, autrefois, était considérée comme une terre d’accueil et un lieu de paix où on pouvait librement circuler en toute quiétude d’esprit. Or, à présent, des civils armés veulent prendre d’assaut plusieurs quartiers.
Des individus armés à bord d’une chaloupe se trouvaient à Lamentin le mercredi 24 janvier 2024 dans la matinée. Les forces de l’ordre ont essayé de les repousser. Cette situation a créé une situation de terreur auprès de la population où certains ont fui leurs domiciles. L’ancien député de la commune de Carrefour, Jacques Beauvil demande aux habitants de Christophe Channel de ne pas prendre la fuite face à la terreur des bandes armées. L’ancien élu à la députation déclare que Carrefour ne fera pas partie des « territoires perdus » de la capitale. « Il y aura de la brigade en permanence à Christophe Channel. Ne fuyez pas, acheter vos machettes que vous soyez homme ou femme. Nous n’accepterons pas que Carrefour devienne l’un des territoires perdus », martèle l’ancien parlementaire sur les ondes.
Le maire de la ville, Jude Edouard Pierre, pour sa part, déplore ce qui s’est passé à l’Université Adventiste d’Haïti (UNAH) où des civils armés ont pris d’assaut le local de l’UNAH. Ils ont désarmé les agents de sécurité de cet espace universitaire et ont fouillé les lieux. « Ils ont remis les armes et les gilets par balles qu’ils avaient pris, heureusement. Cependant, nous déplorons cette situation. Il est inadmissible que des civils armés tentent de défier les autorités policières à Carrefour», déclare Jude Edouard Pierre au micro de la presse tout en demandant au Haut Commandement de la Police Nationale d’Haïti de renforcer la présence des policiers à Carrefour afin qu’ils puissent contrecarrer les actions des bandits armés dans la commune.
Aucun civil ne peut être armé à Carrefour. Et le magistrat Pierre est clair là-dessus. « On avait l’habitude de le dire. Et on le redit encore. Si quelqu’un, homme ou femme, n’est pas policier ou policière, il ne peut pas être armé dans la commune de Carrefour. Et les policiers ont reçu des instructions formelles à cet effet», martèle le premier citoyen de la commune.
Cette situation de violence dans laquelle est plongée la rentrée Sud de Port-au-Prince, particulièrement à Carrefour et à Mariani, ne laisse pas indifférent Stanley Jean Julien qui pointe du doigt le premier Ministre Ariel Henry comme le responsable de ce chaos. « Ariel Henry doit partir pour qu’il y ait un vent de changement qui souffle sur le pays. Si cela ne peut pas se faire tranquillement, alors il doit y avoir un soulèvement populaire et de la désobéissance civile pour forcer Ariel Henry à laisser la Primature », déclare le coordonnateur général de la structure politique Chemin Lumière, Unité et Changement sur 65 formes ( C. LUC 65).
Par ailleurs, il est à noter que, depuis le 1er novembre 2023, Mariani est contrôlé par des civils armés. Les opérations de la PNH visant à les déloger n’ont rien donné jusqu’à présent et ce, en dépit du déploiement de plusieurs unités spécialisées de la PNH. La circulation est toujours paralysée au niveau de Mariani, Immaculée, Macom et Lambi. Pour se rendre à Gressier, il faut, soit traverser Mariani à pied ou passer par Degand sur une motocyclette ou une voiture privée. Le prix pour un trajet à motocyclette s’élève entre 1500 et 2500 gourdes. Il importe de souligner que, sur la route de Degand, il y a aussi des postes de péages installés par des civils armés. Ces derniers réclament un frais de passage aux chauffeurs qui fréquentent la route pour se rendre à Gressier ou tout autre commune se trouvant dans le grand Sud.
Signalons que, à cause du blocage de Mariani surtout, les prix des produits de première nécessité ne font qu’augmenter dans le Grand Sud.
La Rédaction