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La guerre des gangs en Haïti a fait au moins 310.000 déplacés, selon l’ONU

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Le nombre de déplacés lié à la recrudescence de la violence des gangs dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince a doublé en un an. Au moins 310.000 déplacés par la violence des gangs, plus de la moitié sont des enfants, déplore l’ONU.

Le déplacement forcé des habitants dans leurs zones est devenu monnaie courante. En effet, les bandes armées conquièrent jour après jour beaucoup plus de territoires. Les déplacés sont exposés quotidiennement à loi de la jungle et se trouvent dans des situations extrêmement critiques. « Au cours des derniers mois, certaines écoles, notamment dans le département de l’Artibonite et dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, ont fermé par crainte d’être prises au piège par la violence des groupes armés. De nombreuses fermetures temporaires d’établissements ont également été constatées en raison des mouvements associés à certaines manifestations et protestations à caractère politique et/ou syndical dans divers départements, notamment dans la Grand ’Anse et le Nord-Est », déplore l’UNICEF et l’UNESCO dans une déclaration conjointe.

« D’autres établissements sont fermés pour servir parfois d’abris provisoires pour des familles déplacées. Le nombre des déplacés internes est passé de 200 000 au mois de novembre 2023 à environ 314 000 au mois de janvier 2024, dont plus de la moitié sont des enfants (172 000) » , ont fait savoir les deux structures qui « réitèrent leur appel au respect du droit des enfants à l’éducation face à la montée de l’insécurité et de l’instabilité socio-politique ».

« Privés de tout service essentiel, notamment de nourriture, de soins de santé et d’éducation, ces enfants sont aux prises avec une crise qui leur vole l’essence même de leur enfance. C’est une véritable catastrophe humanitaire qui se joue sous nos yeux », a déploré Bruno Maes, Représentant de l’UNICEF en Haïti, après sa visite dans trois sites d’accueil à Port-au-Prince.

Selon l’UNICEF, ces chiffres alarmants mettent en évidence la détérioration rapide de la situation dans le pays et ses profondes répercutions sur les enfants et les familles les plus vulnérables. En effet, cette violence croissante, atteint le droit des enfants notamment certains d’enfants pris au piège dans des tirs croisés, blessés ou tués, dont certains sur le chemin de l’école. Cette situation conduit le plus souvent à des manifestations et à des protestations dans divers départements du pays, entraînant la fermeture temporaire de centaines d’écoles, privant ainsi les enfants de leur droit à l’éducation.

« En Haïti, les enfants et les familles subissent des vagues incessantes d’extrême violence, chaque jour apportant son lot d’horreurs telles que la perte d’êtres chers ou l’incendie de leur maison. La peur est omniprésente », a déclaré Bruno Maes, soulignant que l’exaction des gangs entrave également l’accès aux services sociaux essentiels, une situation qui sape les efforts des acteurs humanitaires, dont les interventions d’urgence jouent pourtant un rôle crucial pour les personnes ayant besoin d’une aide vitale.

« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que l’avenir des enfants en Haïti est menacé par des souffrances incessantes. Chaque moment d’inaction contribue à aggraver cette crise dévastatrice qui met leur vie en danger. La communauté internationale a le devoir d’apporter de l’espoir et du changement à ces jeunes, en leur assurant un avenir meilleur et plus sûr »,  a ajouté M. Maes.

En tout cas, la population est aux abois. Les habitants ne cessent de fuir leur domicile pour échapper à la violence des gangs. Dans la nuit du mardi 30 au mercredi 31 janvier 2024, à Pernier, une localité de la commune de Pétion-Ville, les deux gangs rivaux,“ 400 marozo ” et “ Kraze baryè ” se sont livrés à un affrontement qui a fait plusieurs victimes au sein de la population. Ce violent affrontement a entraîné le déplacement forcé de plusieurs habitants du quartier de Pernier qui sont allés se réfugier dans des zones avoisinantes. Une situation qui n’est pas différente pour des habitants de Solino, Cité Soleil, entre autres.

Marie-alla Clerville

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