La Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité en Haïti peine à prendre forme
4 min readDu côté des États-Unis, c’est le scepticisme chez certains dirigeants républicains du Congrès quant au déploiement de la force multinationale en Haïti sous la direction voilée du Kenya. Ils refusent de débloquer le fonds pour le déploiement de la mission. Ils demandent à l’administration Biden de fournir plus de détails sur la nature de la force multinationale. Or jusqu’à date, l’administration Biden n’a pas encore répondu, a révélé le journal américain Miami Herald.
Rien n’est encore certain quant au déploiement de la force multinationale en Haïti alors que les bandes armées continuent de gagner en puissance quotidiennement. Et cette fois, il s’agit d’un problème de financement. Alors que les États-Unis ont promis jusqu’à 200 millions de dollars pour financer la mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti. Cependant, les dirigeants républicains du Congrès sont réticents à l’idée de financer le déploiement de la Force Multinationale dans le pays.
L’administration Biden a fait une première demande de 50 millions de dollars au Congrès. Les législateurs ont partiellement débloqué 10 millions de dollars, puis l’administration a répliqué en demandant 17 millions de dollars pour lancer le projet. Le Président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, Michael McCaul, et le membre de la Commission des relations étrangères du Sénat, James Risch, ont insisté pour obtenir plus de détails sur la nature de la mission. En conséquence, ils suspendent le déblocage de tout financement américain supplémentaire jusqu’à ce qu’ils obtiennent plus d’informations.
Selon Leslie Shedd, porte-parole de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, l’administration n’a pas encore tenu les engagements spécifiques qu’elle a promis au Congrès dans le cadre de révision. Le représentant républicain de Floride Mario Diaz-Balart, qui est également Président de la sous-commission des crédits de la Chambre chargée de l’aide étrangère, a fait savoir que les législateurs ont besoin de plus d’informations de la part de l’administration Biden, y compris de connaître leur plan B, si le Kenya n’est pas en mesure de diriger la mission armée en Haïti. Selon lui, il existe des inquiétudes légitimes concernant la viabilité du plan de Force Multinationale, compte tenu en particulier de la récente décision d’un tribunal kenyan interdisant la participation de la police kenyane.
« L’administration Biden doit expliquer son plan d’urgence au cas où le Kenya ne fournirait plus son aide », a martelé Diaz-Balart précisant qu’il n’exclut pas la présence d’une force multinationale, mais à ce stade, il faut tout simplement disposer de plus d’informations, ainsi que d’explications supplémentaires sur le montant des coûts que l’administration Biden souhaite assumer. « L’instabilité d’Haïti a des répercussions au-delà de ses frontières, sur les pays voisins comme la République Dominicaine et bien sûr sur les États-Unis », a-t-il souligné.
En dépit d’autant d’incertitudes quant à la venue de la Force Multinationale en Haïti, le président du Kenya William Ruto lui s’érige en porteur d’espoir. À preuve, il a déclaré mardi (30 janvier) dernier au micro de la presse que « son gouvernement s’efforçait de répondre aux préoccupations de la Cour afin que la mission puisse avoir lieu dès la semaine prochaine, si tous les documents sont remplis entre le Kenya et Haïti ».
Il importe aussi de préciser que la Corée du Sud a fait don ce jeudi 1er février 2024, de 6 hélicoptères de défense MD500 au Kenya pour les missions de paix des Nations Unies. Ces hélicoptères ont déjà été utilisés par l’armée sud-coréenne. Elles vont contribuer à renforcer les capacités des forces kenyanes. Il est à noter que le Kenya s’apprête à diriger une mission de sécurité en Haïti. Il s’agit d’un engagement pris par la Corée du Sud de fournir un total de 16 hélicoptères au Kenya. Les 10 autres hélicoptères restants seront livrés en étroite coopération avec les États-Unis et les Nations Unies.
Jackson Junior RINVIL