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Cinq agents de la BSAP ont été tués à Laboule 12, « une commission d’enquête indépendante exigée » !

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Cinq agents de la Brigade de Surveillance des Aires Protégées (BSAP) ont été tués ce mercredi 7 février 2024 par des agents de l’UDMO à Laboule 12, Pétion-Ville. Et de plus, 3 autres agents ont été arrêtés et un véhicule de la BSAP a été saisi par la Police Nationale d’Haïti (PNH). Face à cette situation, l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) exige « une commission d’enquête indépendante ».

Les forces de l’ordre ont tué  au moins 5 agents de la Brigade de Surveillance des Aires Protégées (BSAP). Trois autres agents ont été arrêtés et un véhicule de la BSAP a été confisqué par la PNH. Si face aux gangs armés qui pillent et tuent la population civile la PNH est connue pour son impuissance, face aux agents de la BSAP, c’est l’inverse. La PNH brille par son efficacité et sa rapidité dans les actions. Cette situation risque de mettre de l’huile sur le feu du contentieux existant entre le gouvernement et les agents de la BSAP à travers le pays.

L’Office de la Protection du Citoyen (OPC) dans une note de presse parue le 8 février 2024 à cet effet exige, au nom du respect des principes généraux des droits de l’Homme notamment le droit à la vie, des autorités étatiques, la formation, sans délai, d’une commission d’enquête indépendante, chargée de déterminer les circonstances de cette tuerie aux fins de fixer les degrés éventuels de responsabilité au regard de la théorie de commandement, reconnue en matière des droits de l’Homme.

L’OPC précise également que dans la foulée,  trois journalistes, Lemy Brutus, Stanley Belford, Ymozand Wilbord ont été blessés par balles à Jérémie et les matériels de travail de plusieurs membres de la presse, saisis, endommagés, par des agents de la PNH au Cap-Haïtien, toujours dans la journée du 7 février. « L’OPC s’étonne de constater que de tels événements antidémocratiques, assimilables à des atteintes graves à la liberté de la presse soient enregistrés un 7 février, date qui traduit, à bien des égards, le rejet de la dictature et des pratiques totalitaires », déplore l’organisme de défense des droits humains en invitant par ailleurs les gouvernants, les gouvernés, tous les acteurs et tous les secteurs de la vie nationale à faire des principes démocratiques leur cheval de bataille au-delà des divergences politiques dans la perspective de la construction d’un État de droit dans notre chère Haïti.

Mouvement de protestation contre le Premier Ministre Ariel Henry

Le Premier Ministre de facto Ariel Henry s’était engagé à travers l’Accord baptisé le « Consensus National pour Une Transition Inclusive et des Élections Transparentes » signé le 21 décembre 2022 et publié le 3 janvier 2023 au journal officiel Le Moniteur dont il a été l’un des signataires, à quitter le pouvoir le 7 février 2024. À cet égard, ils sont nombreux ceux et celles qui réclament son départ à la tête de la Primature.

Haïti a été en ébullition du 4 au 7 février 2024 surtout.  De nombreux Haïtiens ne jurent que par le départ du Chef du Gouvernement Ariel Henry. Des manifestations se sont déroulées un peu partout dans plusieurs villes de province et à Port-au-Prince. Les protestataires exigent le départ du Premier Ministre Ariel Henry car il avait promis son départ pour le 7 février 2024, date marquant la fin de sa gouvernance selon les prescrits de l’Accord du 21 décembre 2022.

À Ouanaminthe, des actes de vandalisme ont été enregistrés lors des manifestations anti-gouvernementales. Les protestataires ont brûlé et vandalisé plusieurs institutions publiques, parmi lesquelles le Tribunal de Paix et la Croix-Rouge en vue d’exiger le départ de M. Henry. Par ailleurs, plusieurs milliers de personnes ont également foulé le macadam au Cap-Haïtien pour demander au Premier Ministre de se retirer. Cependant, cette manifestation a été dispersée par la PNH  qui a fait un usage abusif de gaz lacrymogène.

Dans les autres villes de province comme Miragôane, Petit-Gôave, Saint-Marc et Hinche, la réalité était similaire. Dans la ville de Hinche et à Jérémie en particulier, il y a eu des scènes de pillage. La ville de Hinche a connu une journée de tension et de paralysie totale des activités ce mercredi 7 février 2024. Des individus cagoulés ont pillé le bureau départemental du Ministère de l’Économie et des Finances et  les locaux de la Mairie. Dans la cité des poètes, les locaux et l’entrepôt de la Protection Civile de la Grand’Anse, à Château, banlieue située sur la route nationale, ont été saccagés, puis pillés par les protestataires. Dans la cité de l’Indépendance les manifestants ont incendié le Tribunal de Première instance dans la journée du 7 février. Le même jour, les protestataires avaient déjà mis le feu dans les bureaux de la Mairie, de la Douane et de l’OAVCT aux Gonaïves.

Dans la capitale haïtienne, mis à part des mouvements de protestation contre le pouvoir en place, des barricades et des pneus enflammés ont été érigés dans l’objectif d’exiger le départ du neurochirurgien. Un « market » a été pillé à Pétion-ville.  Ces journées de mobilisation ont aussi été marquées par les excès de zèle de la PNH face aux manifestants. Les forces de l’ordre ont fait un usage abusif du gaz lacrymogène sur une population civile qui demande seulement un mieux-être pour pouvoir survivre. Les agents de la PNH par moment ont aussi utilisé des balles réelles pour disperser les protestataires.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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