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Plus d’une trentaine de structures sanitaires dans le département de l’Ouest contraintes de fermer leurs portes

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La crise sécuritaire qui perdure dans le pays détériore encore plus le système de santé déjà précaire. En effet, plusieurs institutions sanitaires ont été la cible des gangs armés lors des derniers événements survenus dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Selon ce qu’a révélé la direction de l’organisation des services de santé du Ministère de la Santé Publique et de la Population (DOSS/MSPP), au mois d’avril, plus de 30 institutions sanitaires ont été fermées en raison de l’insécurité.

Dans le numéro spécial du magazine médical « Info Gazette médicale » (numéro 38 volume 3) publié en avril 2024, on trouve un ensemble d’articles concernant l’impact de l’insécurité sur les institutions sanitaires dans le pays en général, et en particulier dans le département de l’Ouest. Ces articles sont écrits par des directeurs d’institutions sanitaires, des professionnels de la santé et des étudiants en médecine.

Selon la Direction Sanitaire de l’Ouest (DSO), 31 infrastructures de soins (privées et publiques) sont fermées pour cause de pillage ou d’incendies. Une centaine de structures fonctionnelles, réparties dans l’Aire Métropolitaine de Port-au-Prince et les communes de la Gonâve, de l’Arcahaie, de Cornillon, de la Croix-des-Bouquets, de Fermathe, de Léogâne et de Petit-Goâve, fonctionnent au ralenti en raison de problèmes d’approvisionnement en intrants, d’alimentation en énergie, d’absentéisme forcé des ressources humaines (RH) et d’insécurité empêchant les patients d’arriver aux points de prestations de services.

« La majorité des institutions de soins fonctionnelles sont obligées de limiter leur offre de services aux urgences, traumatiques et non traumatiques et à l’assistance à l’accouchement. C’est le cas de l’Hôpital Universitaire la Paix (HUP) qui, grâce au support de l’OPS/OMS, fournit des services d’urgence dans les quatre disciplines de base », précise l’article de “Info Gazette  médicale”.

En ce qui concerne l’impact de la crise sur la morbidité et la mortalité dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, la DSO dit ne pas disposer malheureusement de statistiques spécifiques sur les effets et l’impact de cette situation sur les profils de la morbidité et de la mortalité dans le pays. « On peut présumer cependant qu’avec la réduction de l’offre globale de services causée par la fermeture forcée d’une trentaine d’hôpitaux, incluant les deux plus grands hôpitaux de l’Aire Métropolitaine (HUEH et Saint François de Sales) et le fonctionnement au ralenti d’une centaine d’autres institutions, les effets et l’impact sur la morbidité et la mortalité du pays en général, de l’Aire Métropolitaine de Port-au-Prince en particulier sont des plus négatifs », précise-t-elle.

Toutefois, la DSO souligne le rôle crucial que joue trois institutions dans le comblement du déficit de l’offre de services de santé. Ces institutions, deux mixtes et une privée sont l’Hôpital Universitaire de Mirebalais, l’Hôpital Nos Petits Frères et Soeurs (Saint Damiens) ainsi que Médecins Sans Frontières (MSF) à Tabarre.

Dans l’édition spéciale, l’accent a été mis aussi sur le travail acharné de l’Hôpital universitaire de la paix, qui a enregistré entre le 4 mars et le 15 avril 2024, 320 interventions chirurgicales d’urgences, 152 admissions en médecine interne, 1210 cas en maternité. Grâce au support technique, financier et logistique de l’OPS/OMS, cette institution a pu assurer la prise en charge opportune et efficace des nombreux blessés accourus à son service d’urgence durant ladite période.

Face à cette situation inquiétante qui paralyse davantage les services de santé, la DSO appelle les acteurs politiques à trouver des solutions consensuelles aux grands maux qui affligent le pays. La santé de la population haïtienne semble irrémédiablement compromise. En l’absence d’une solution systémique aux grands maux, qui paralysent le pays, certaines pistes de solutions semblent cependant susceptibles d’éviter le pire en trouvant une solution rapide, sinon immédiate, à la grave crise humanitaire qui menace la vie de millions de personnes.

Marie-Alla Clerville

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