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Les habitants du village Alpha vivent dans la crasse

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Une route pleine de déchets, de marres d’eau remplies de moustiques: bienvenue au village Alpha situé près d’un site de  décharge qui pollue l’environnement et qui complique la respiration des passants sur la route des Rails à Carrefour. Les conditions de vie des habitants du village  sont critiques. La misère installe son trône au cœur dudit village.

 La nourriture, le logement, la santé et l’éducation sont des droits fondamentaux dans un pays. Cependant, ils  restent un défi pour les personnes qui vivent au  Village Alpha. À première vue, c’est de la frustration, de la misère et de la honte qui apparaissent sur les visages des gens. Des maisons couvertes de tapis déchirés par le soleil, la situation devient de plus en plus difficile quand la nature se met à pleurer. C’est comme une rivière qui descend et qui emporte tout.

Fritznel, qui n’a pas voulu donné son nom complet par mesure de prudence, nous donne des détails sur la fondation du village. « Le village a été fondé en 1998. Je suis censé être l’un des fondateurs du village. Nous n’étions que 5 au début. Nous vivions paisiblement. C’était comme une famille », nous explique-t-il.

Quand on l’interroge sur la venue d’autres personnes au village, Fritznel nous fait savoir que « c’est au début de l’année  de 2010 que d’autres gens sont venus habiter au village en raison de l’insécurité qui s’installait dans la région métropolitaine ». « À ce moment, le village a commencé à avoir des problèmes. Les jeunes ont commencé à avoir des enfants. Vous vous imaginez une jeune fille de 28 ans qui a déjà 6 enfants à prendre en charge ? Elle n’a pas de mari. Elle doit, tous les jours, leur donner à manger »,  dit-il.

Après plus d’une vingtaine d’années depuis la création du village, l’espoir semble s’éloigner de ses habitants. Le vent de la détresse et de la misère  impose sa direction aux bateaux de la vie de ces laissés pourcompte.

Carline, une mère de 3 enfants, habite à quelques  mètres d’une  décharge. Elle se met à amasser des déchets pour remplir des dizaines de sac afin de les vendre à une compagnie située à Pétion-ville dans l’idée  de trouver de quoi vivre. « J’ai des enfants à nourrir et mon mari ne travaille pas. Si je ne viens pas ici pour trouver les déchets, mes enfants, mon mari et moi, nous mourrons tous de faim », nous raconte-t-elle.

En plus des problèmes auxquels sont confrontés les habitants du village, comme le manque de nourriture et autres, des individus non identifiés ne cessent de terroriser les habitants paisibles et sans défense. Le 8 juillet dernier, des  malfrats non identifiés ont tirés à hauteur d’homme sur les habitants du village et ont causés  la mort d’environ 5 personnes.

Frantz Fanfan, un jeune homme d’une trentaine d’année ne sait comment raconter le drame. « Nous avons tous de la frustration après ce qui s’est passé le 8 juillet dernier. Nous n’avons personne pour nous secourir. Nous ne sommes pas à l’abri. Ces individus disent qu’ils reviendront bientôt nous bombarder. Nous ne savons que faire.  Aucune autorité de l’État n’est venue nous voir. Nous sommes seuls et abandonnés  à nous-mêmes », nous explique-t-il avec ses yeux couronnés d’eau et son visage déboussolé.

Ces citoyens demandent seulement aux autorités de penser à eux, et d’intervenir en urgence afin de pouvoir vivre dans de meilleures conditions.

Josué Benjamin

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