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États-Unis: Washington se barricade avant l’investiture de Joe Biden

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Members of the National Guard organize weapons outside of the U.S. Capitol in Washington, D.C., U.S., on Thursday, Jan. 14, 2021. President Trump's unprecedented second impeachment heads to the Senate, where his fate rests with Republican leader McConnell, who now has more leverage than ever over the president in his final week in office. Photographer: Sarah Silbiger/Bloomberg via Getty Images

Aux États-Unis, à la veille de l’investiture de Joe Biden, le centre-ville de Washington a des allures de camp retranché. Des dizaines de milliers de membres de la Garde nationale sont déployés dans les rues du centre-ville. Une large « zone rouge », entièrement barricadée, a été mise en place de la Maison Blanche à la colline du Capitole, où Joe Biden et Kamala Harris prêteront serment, mercredi 20 janvier.

« On dirait une zone de guerre », lance le chauffeur de taxi qui nous conduit de l’aéroport jusque dans le centre-ville de Washington. Il n’a jamais vu cela en 40 ans de métier. « Regardez, toutes les sorties vers le centre-ville sont fermées. La 14e, la 12e… toutes les rues qui mènent au Capitole sont fermées ». Au moins 20 000 membres de la Garde nationale, venus des quatre coins du pays, sont actuellement déployés dans la ville de Washington, notamment dans cette « zone rouge » qui entoure les lieux de pouvoir du gouvernement fédéral. Des renforts sont en train d’arriver : les réservistes seront 25 000 d’ici l’investiture mercredi.

À quelques pâtés de maison du Capitole, on entend les oiseaux chanter. Il n’y a quasiment personne dans les rues, à part des militaires, des policiers et des journalistes. Les principales avenues menant au « mall », cette grande esplanade où se situent les principaux lieux de pouvoir à Washington, sont bloquées par des blocs de bétons ou des véhicules militaires.

Ambiance de camp retranché

Partout, les hôtels et les commerces ont protégé leurs devantures avec de grands panneaux de bois. « C’est mieux de faire trop que pas assez. Mais je ne pense pas que tout cela soit nécessaire », explique Gabriel, menuisier, qui joue de la perceuse dans Massachusetts Avenue. Il explique qu’il a déjà protégé les vitres d’une grande partie des bâtiments de cette longue artère, sur plusieurs blocs. Cette ambiance de camp retranché complique la vie des résidents. Robert Hogan s’est fait surprendre. Impossible de garer sa voiture au retour d’un week-end chez ses parents. « Je n’ai pas pu accéder au garage de mon immeuble, peste-t-il. Ils ont tout fermé sans rien dire aux résidents ».

Les rues sont bouclées à l’approche du Capitole de Washington, avant l’investiture de Joe Biden.Les rues sont bouclées à l’approche du Capitole de Washington, avant l’investiture de Joe Biden. 

Aujourd’hui, cet étudiant de l’université de Georgetown est venu distribuer des donuts et du café aux membres de la Garde nationale. Il les voit travailler 24h sur 24 de la fenêtre de son appartement, qu’il partage avec son amie, Isabeila Despirito. « Nous habitons juste au niveau du premier point de contrôle de la Garde nationale, à la frontière entre la zone rouge et la zone verte. Mon appartement est là, juste au-dessus », nous montre la jeune femme. « Je pense que la présence des militaires et de la police est davantage un moyen de dissuasion pour que les gens réfléchissent à deux fois avant de venir dans notre ville et provoquer des violences ». « On se sent en sécurité ! », affirme Robert Hogan. « On ne sait pas quel est le niveau de crédibilité des menaces qui planent sur Washington. Si tout revient à la normale vendredi prochain et que l’investiture se passe tranquillement, ça me va ».

Une investiture sans public

Cette investiture va se dérouler dans un contexte sécuritaire et sanitaire totalement inédit. Dow n’assistera pas à la cérémonie. Elle se dit encore sous le choc de l’intrusion des partisans de Donald Trump dans le Capitole et explique ne pas reconnaître son pays aujourd’hui. « La maire de Washington et Joe Biden ont recommandé de ne pas faire le déplacement. Pas besoin de jouer avec le feu », lance Paul Pickun. Il n’assistera pas non plus à la cérémonie. « Il faut réparer ce pays. On n’a pas besoin de faire la fête, on a besoin d’être soulagés. On pourra faire la fête plus tard ! Là, nous avons surtout besoin de mettre un terme à la douleur que nous ressentons tous ».

RFI avec Le Quotidien News

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