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À la rencontre de Ginite Popote

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Ginite Popote se veut l’incarnation de ce qu’on dit très souvent des femmes, « Yon poto Mitan, Yon fanm Djanm ». La PDG de Bagèt Sant dans Ayiti, un centre de danse, espère conquérir le monde de la culture avec les danses traditionnelles haïtiennes.

C’est à l’hôpital de Chancerelle situé dans la grande commune de Cité Soleil, que voit le jour le 10 octobre 1988 Ginite Popote, la PDG de Bagèt Sant Dans Ayiti. Elle s’épanouit dans une famille  débordant d’amour, qui la chérit et lui procure toute l’affection dont a besoin une petite fille. Ce qui ne fait pas d’elle pour autant une prétentieuse à talon aiguille, mais une femme forte de caractère et surtout travailleuse. «Ce qui a particulièrement forgé mon caractère, c’est l’éducation », déclare Ginite qui met surtout l’accent sur l’éducation familiale qu’elle a reçue.

Ses parents  lui ont inculqué que le succès résulte de l’éducation, que leur origine ne doit en aucune manière  déterminer son avenir, qu’ils ne doivent pas  lui fixer des limites dans la vie. Elle se dit reconnaissante d’être, grâce à sa mère commerçante, elle aujourd’hui une femme indépendante, autonome financièrement.

Un parcours enrichissant

La Directrice de Passage, Ginite Popote, fait ses études primaires au college Dominique Savio et boucle le cycle fondamental au Collège ‘’Marie Reine Immaculée’’. Puis elle enchaîne les classes humanitaires au Collège de jeunes filles et au Lycée de jeunes filles où elle sort bachelière. Après les études classiques, Ginite s’octroie une place à la Faculté des sciences humaines de l’Université d’État d’Haïti, où elle passera quatre ans à étudier la sociologie.

Énamourée de danse, Ginite intègre l’École Nationale des Arts (ENARTS) pour mieux affiner ses mouvements, après une formation enrichissante chez Viviane Gauthier, une icône de la dance haïtienne. Elle suit par ailleurs des formations à Tempo Plus et chez Nicole Lumarque, qui lui a permis de participer à un excellent spectacle.

La danseuse est également fascinée par l’art de la scène, la magnificence du théâtre. Ginite Popote participe à toute une série de stages internationaux en théâtre.

Ses premiers pas sur une piste de danse

«J’éprouve une grande passion pour la danse dès le bas âge. J’avais ma sœur qui avait droit au cours de danse à son école, ce que moi je n’avais pas à Dominique Savio. Donc, j’ai dû attendre mes 16 ans pour convaincre mes parents de me laisser danser dans un club à Carrefour feuille », raconte la chorégraphe, Ginite Popote, parlant de ses premiers pas sur une piste de danse. C’est un peu plus tard à la Faculté des sciences humaines qu’elle se rendra compte qu’il y a des centres de formation de danse en Haïti.

Ginite a fait savoir qu’elle allait  manifester un profond intérêt pour la danse après le séisme, au concours de Miss Anayiz. « C’est là que j’ai eu l’opportunité  de montrer mes talents de danseuse. Mais pour ce faire, je devais suivre des formations en la matière », confie-t-elle. C’est ainsi qu’elle intègre en août 2010 école de danse de Viviane Gauthier où elle passera environ neuf ans. Deux ans plus tard, elle investit la piste de l’École Nationale des Arts pour aguerrir son talent.

La Directrice de Bagèt Sant Dans, Ginite Popote, avoue que ses débuts dans cette discipline n’ont pas été une mince affaire. «Aussi magnifique qu’elle soit, la danse est une discipline très exigeante, qui nécessite pas mal d’accessoires. Jusqu’en  2016, je n’ai jamais eu aucun accessoire», témoigne-t-elle.

Vers la création Bagèt Sant Dans Ayiti

Ce grand amour que porte Ginite pour cet art de la scène ne lui suffit pas pour expérimenter des shows par ci et par là. Elle connaît néanmoins quelques belles expériences sur scène avec l’École Nationale des Arts. « Après mes études à l’ENARTS, à 26 ans, je ne me voyais pas comme une star dans le domaine. Au contraire, je me suis donnée pour mission de permettre aux enfants, aux adolescents et aux jeunes en général, de découvrir la danse et de pouvoir accomplir des choses extraordinaires».

« J’ai créé Bagèt Sant Dans Ayiti, dans le but de permettre aux enfants passionnés de cette discipline, qui n’ont pas les moyens, d’intégrer une école de danse », déclare Ginite. Elle précise ensuite que ce centre culturel a également pour mission de valoriser les danses traditionnelles haïtiennes.

La PDG ne cache pas ses ambitions pour son institution, elle rêve d’en faire l’un des plus grands centres de danse dans le monde. « Bagèt Sant Dans Ayiti est un projet titanesque que l’on construit petit à petit. «Il y aura des salles de spectacles ; des salles de relaxation ; un dortoir pour héberger les danseurs de l’étranger et ceux issus des autres départements ; une bibliothèque et une médiathèque », déclare la jeune femme de trente-deux ans, membre de la Chambre de commerce des femmes entrepreneures, qui espère conquérir le monde culturel  par la promotion des danses traditionnelles haïtiennes.

Bien qu’elle y consacre le plus clair de son temps, la danse n’est pas l’unique passion de Ginite. Elle est aussi une mordue de l’art de Molière, à savoir le théâtre, des sons percutants comme ceux du tambour. Promotrice du Konbit Bibliyotèk Site Solèy, la sociologue Ginite Popote s’implique corps et âme dans des activités sociales et ce, depuis 2006. Elle dirige depuis 2016 la Promotion des Actions Sociales, Symboliques et Artistiques pour une Génération Émancipée (PASSAGE).

«Les jeunes doivent savoir que le fait qu’ils sont encore dans l’âge de la jeunesse, n’implique pas pour autant qu’ils doivent gaspiller leur temps. Il faut qu’ils apprennent à mieux l’occuper, à se fixer des objectifs dans le temps et les nourrir chaque jour.»

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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