La Convention des Nations-Unis sur les droits des personnes handicapées traduite en créole
3 min readLors d’une conférence de presse tenue le 11 mai 2021, au Bureau du Secrétaire d’État à l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH), la Secrétaire d’État Soinette Désir a annoncé la disponibilité de la version créole de la Convention des Nations-Unis sur les droits des personnes handicapées, qui existait déjà en français.
Alors que la Convention des Nations-Unis sur les droits des personnes handicapées devrait avoir une grande place au sein de notre société peu inclusive, elle est méconnue par une grande partie de la population et même par les personnes handicapées qui sont pourtant les premières concernées. C’est ce qui a poussé le BSEIPH à travailler, de concert avec Enpak et l’Akademi Kreyòl Ayisyen (AKA), sur une version créole dont 5000 copies sont actuellement disponibles. « Ces 5000 copies sont disponibles au bureau pour aider ceux qui se penchent sur la question de la sensibilisation ou encore ceux qui font des formations », déclare Soinette Desir. Elles concernent également les réseaux travaillant avec les personnes handicapées et les associations regroupant ces dernières.
« Notre engagement est que nous ayons tous un langage qui ne soit pas discriminatoire », déclare la Secrétaire d’Etat. Pour elle, la convention traduite dans la langue natale permettra une meilleure compréhension du côté des personnes handicapées, compte tenu de la difficulté d’accès à l’éducation qui règne dans le pays et qui touche plus fortement ces gens. Cette même volonté d’inclure et de faciliter pousserait le BSEIPH à travailler sur une version plus simple et plus facile pour les personnes déficientes mentalement, ainsi que sur une version braille pour les aveugles. De plus, la secrétaire a annoncé aussi qu’il y aura une version audio pour ceux qui ne peuvent pas lire.
Selon Soinette Désir, Haïti, en tant que pays membre des Nations-Unis, a ratifié cette Convention en mars 2009. Elle a été traduite dans les différentes langues officielles des Nations-Unis. « L’État a pour obligation de mettre le peuple au courant de l’existence de cette Convention tout en lui faisant comprendre son importance en tant qu’outil de respect des droits de l’Homme », affirme-t-elle. De plus, les personnes handicapées et les associations qui les défendent doivent être en mesure de comprendre chaque article et de les interpréter. « La langue créole est le moyen qui relie chaque Haïtien et Haïtienne à notre culture en tant que peuple. C’est aussi un moyen nous permettant de défendre les causes et les intérêts que nous avons en commun », déclare Soinette Désir insistant sur l’importance de la traduction de la Convention.
La Secrétaire d’Etat a aussi insisté sur le fait que chacun devrait avoir un accès gratuit à la Convention. Elle en a profité pour insister sur le fait que la famille était le premier lieu d’inclusion d’une personne handicapée et que cette personne a droit à un établissement scolaire normal, comme toutes les autres.
Ketsia Sara Despeignes