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Coronavirus : Haïti entre inquiétude et incrédulité

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Alors que le Dr William Pape ne cesse de déclarer que le pays doit se préparer à être confronté à des variantes de la COVID-19 et alors que le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) annonce une augmentation du nombre de cas, la population continue à manifester son incrédulité face au danger du virus et son impact en Haïti malgré le retour de la « petite fièvre ».

La petite fièvre, comme l’appelle la population, fait son chemin et a déjà touché beaucoup de gens. Pourtant, si certains préfèrent ne pas se prononcer sur sa nature, comme Pierre et Stéphanie qui déclarent ne pas pouvoir dire exactement ce qu’il en est, tout en reconnaissant l’existence de la COVID-19 dans le pays, d’autres rejettent tout éventuel lien avec le virus.

« Je ne crois pas qu’il y ait le Coronavirus en Haïti parce que sinon, nous compterions les morts par milliers vu l’état de nos infrastructures. La fièvre, c’est juste une fièvre. », déclare une jeune étudiante. Ruth est du même avis : « Cette histoire de Coronavirus en Haïti est une fable puisque je ne vois pas ce que nous avons de mieux que ces autres pays, de loin plus avancés que nous ». Selon elle, si des grandes puissances ne peuvent pas résister aux nouveaux assauts de la COVID-19, Haïti ne saurait résister, vu que les autorités du pays n’ont rien fait pour empêcher le virus de frapper la population. Ruth pense aussi que la fièvre est due au changement de saison.

Certains comme Noph sont d’avis que la COVID-19 se propage rapidement et que vu la façon dont nous vivons, nous aurions vite été contaminés si le virus se trouvait sur notre sol. « C’est une épidémie de fièvre, rien de plus », déclare-t-il. « La fièvre, n’importe qui peut l’avoir », souligne Jephtanie. Elle déclare qu’il n’y a pas assez de transparence pour la convaincre de l’existence de la maladie.

Les autorités concernées inquiètes

Tandis que beaucoup nient l’existence du virus sur le sol haïtien et que d’autres croient en la vertu des plantes pour continuer à s’en protéger, le Dr Pape ne cache pas son inquiétude. Selon lui, les cas de COVID-19 auraient augmenté dans le pays ces dernières semaines. Il craint, tout en déclarant que tel n’est pas encore le cas, que le pays ne se retrouve confronté à une seconde vague du virus. Le Dr Pape annonce aussi que le pays pourrait se retrouver face à des variants du virus qui peuvent être plus dangereux que ceux que nous connaissons.

Selon lui, le pays doit se préparer au pire tout en reconnaissant que la population sera toujours incrédule puisque malgré les sombres prédictions, la première vague qui a frappé le pays n’a pas été aussi meurtrière que l’avaient annoncé les experts. Aussi, il craint que la même situation qui prévaut en Inde ne frappe le pays : la maladie n’avait pas causé trop de problème lors de la première vague, mais en baissant la garde, la deuxième plus dangereuse a provoqué des dégâts.

Le Dr Pape n’est pas le seul à constater cette augmentation du nombre des cas puisque le MSPP en a aussi fait la remarque. En effet, dans son Avis au public datant du 13 mai 2021, le ministère a signalé que la Direction d’Epidémiologie, des Laboratoires et de la Recherche du MSPP aurait dénombré 13.305 cas de contamination et 271 décès secondaires dus au virus, avec un taux de létalité de 2,04%. Le début de ce mois de mai a donc vu une augmentation des cas suspects, des cas positifs et du nombre de personnes hospitalisées.

Aussi, le MSPP déclare avoir passé des instructions formelles concernant le renforcement des activités de surveillance épidémiologique. Ces instructions concerneraient particulièrement les ports, les aéroports, ainsi que les villes frontalières. Le ministère sollicite aussi l’implication des professionnels de la santé de tous les secteurs ainsi que la presse dans une campagne de sensibilisation. Il en profite pour réclamer le respect scrupuleux des mesures barrières afin de limiter la propagation et les conséquences du virus sur la population.

Ketsia Sara Despeignes

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