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Il faut une meilleure compréhension du danger sismique en Haïti, estime le Professeur Éric Calais

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Des spécialistes apportent des précisions sur les caractéristiques du cataclysme ayant ravagé trois départements géographiques d’Haïti, le 14 août 2021. Incertain sur l’origine de la faille qui a engendré le séisme,  le Professeur Éric Calais qui est intervenu sur la question a cependant souligné que l’énergie libérée par ce tremblement est supérieure que à celle du 12 janvier 2010. Le sismologue rappelle le danger qu’encoure le grand Nord dû à la faille septentrionale qui s’étend jusqu’en République Dominicaine.

Selon le Professeur Éric Calais, l’énergie qu’a libérée le séisme du 14 août est légèrement plus   importante que celle du 12 janvier 2010, bien que les deux séismes  aient eu à peu près la même durée. Le relâchement d’énergie a été très compact, a-t-il indiqué, en attendant des recherches plus approfondies en la matière.

Tout porte à croire que c’est la faille Enriquillo qui serait à la base du tremblement de terre du 14 août 2021, cependant le sismologue joue la carte de la prudence eu égard à l’expérience précédente où  l’on croyait que le séisme du 12 janvier avait été provoqué par la faille Enriquillo alors que ce n’était pas le cas en réalité.

« Nous avons des techniciens qui effectuent  des analyses sur le terrain pour pouvoir collecter des données”, a-t-il précisé. Concernant  le nombre de failles qui traversent la presqu’île du Sud, le spécialiste  répond sans ambages que  la faille d’Enriquillo est grande et clairement identifiée depuis une dizaine d’années. Mais qu’il  existe des failles secondaires qui traversent tout le Sud  d’Haïti  en mer, sur lesquelles des spécialistes sont en train d’investiguer.

Éric Calais a fait savoir qu’il y a  des petites failles secondaires  qui dérivent de la faille de Léogâne. Plus loin, le géologue préconise  davantage d’études de terrain  pour pouvoir mieux repérer les systèmes de faille de la région. « Trouver des failles nécessite un travail colossal avec de grands moyens « , a-t-il laissé entendre.

Moins d’une semaine après la catastrophe, on a enregistré environ 500 répliques, dont certaines  n’ont pas été perceptibles, aux dires du spécialiste. De ce fait, le sismologue appelle  la population des zones affectées à la vigilance par rapport aux éventuelles répliques qui pourraient causer d’autres dégâts.

Concernant la surveillance sismique, le géologue, qui a effectué pas mal de recherches dans le domaine en Haïti depuis 2010, a fait état d’un projet pilote qui, selon lui, donne des résultats jusqu’à présent. « Nous avons eu recours à  la sismologie citoyenne ; ce sont des volontaires qui ont accepté d’héberger une petite station sismologique. Ce qui nous donne des résultats satisfaisants jusqu’à maintenant », soutient le Professeur.

En termes de projections pour le grand Nord d’Haïti

Concernant le grand Nord, les préoccupations sont constantes en raison du fait que cette région est traversée par la faille septentrionale. Professeur Éric Calais croit qu’il faut que les Haïtiens soient mieux éduqués par rapport aux défis sismiques présents sur le terrain. C’est un souci important à la fois pour Haïti et la République Dominicaine vu que la faille en question traverse également la ville de Santiago. Une prise de conscience du danger est primordiale, selon le sismologue.

Mario Sylvain

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