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La catastrophe!

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En l’espace de cinq ans, la région sud d’Haïti a été frappée par deux évènements naturels majeurs. Un cyclone dévastateur a balayé les régions de la presqu’île sud du pays, les 3 et 4 octobre 2016, laissant les habitants totalement démunis et à présent, ce séisme de magnitude 7.2 qui vient de mettre à genoux cette population déjà si meurtrie. Un cataclysme considéré par les experts comme légèrement plus fort que celui du 12 janvier 2010.

En termes de morts, on dépasse les deux milliers. Plus de 12000 personnes sont sorties blessées et environ 300 autres portées disparues. Quant aux infrastructures détruites ou saccagées, les autorités restent jusqu’à présent muettes.

Survenue dans une période de grande crise politique, le Gouvernement de facto fait repenser à celui de 2010. En plus des tâtonnements et des hésitations, le déficit de confiance  qu’il accuse  entrave ses démarches.

Une semaine après, on a le pressentiment de vivre le déjà vu. C’est comme si l’on fait face à un phénomène de réfraction. Onze ans après, rien n’a changé, sinon le tremblement de terre qui touche une autre région. L’État se recroqueville en se frottant les mains de voir arriver des opportunités. Moins de quarante-huit heures après l’évènement, il appelle à l’aide étrangère. Même une première visite des lieux lui était difficile. Les premiers secours venaient des rapports de bon voisinage.

On dirait que l’État  ne disposait pas de fonds d’urgence pour un premier secours. Que  fait le Gouvernement de l’argent du FNE par exemple sur lequel les Autorités n’ont jamais donné de détails?

Cette catastrophe va au-delà d’un phénomène naturel. Elle est également une catastrophe humaine. La conséquence de la mauvaise gestion de nos dirigeants. Le corollaire de nos mauvais choix politiques. Si seulement, les hommes qui ont accédé au pouvoir dans l’intervalle avaient appris du passé, le pays pourrait avoir un bilan moins catastrophique. Si les biens de l’État (la CIRH, le Petrocaribe) étaient administrés à bon escient l’effet de ce séisme serait moindre.

Le tremblement de terre est un élément. Sa gestion en est un autre. Le déferlement des ONGs non contrôlées, la création d’organisations bidons , la concentration des aides, des zones discriminées, le manque de transparence, etc…

Des millions sont promis à la Nation, des chaînes de solidarité se manifestent en faveur des populations du grand sud. Dommage, les prétendus dirigeants qui nagent dans l’espace font du surplace. Ils se contentent de quémander et de s’assurer que les ONGs, les pays amis et les particuliers interviendront à leur place. Eux, en fins opportunistes, réfléchissent derrière leurs bureaux pour savoir comment  profiter de ce moment de vaches grasses. À quel point en sommes-nous en termes d’aide humanitaire, financière et logistique, personne ne sait. Une aubaine pour les opportunistes de tout poil de s’enrichir de nouveau sur les cadavres de nos frères et sœurs.

Daniel Sévère

danielsevère1984@gmail.com

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