Il y a une absence de volonté au plus haut niveau de l’État à résoudre la crise sécuritaire, dixit Maître Lucmane Delille
3 min readLes bandes armées ne renoncent pas à leur sale besogne. Ils continuent de théoriser la population qui ne sait pas à quel saint se vouer.
Martissant et Croix des bouquets constituent de véritables fiefs des gangs armés en dépit du fait que les autres quartiers ou Communes de la zone Métropolitaine de Port-au-Prince n’échappent pas aux assauts des criminelles. Dans plusieurs quartiers des barricades sont dressées : elles sont dues à des cas de kidnapping enregistrés, les protestations n’en finissent pas.
La situation parvient à une telle dégénérescence que certains pensent que le climat d’insécurité qui s’installe dans le pays est inratable. ‘’Non’’, répond l’ancien ministre de la justice et de la sécurité publique, Me Lucmane Delille. La police nationale d’Haïti, à elle seule ne peut pas résoudre la problématique de l’insécurité.
« Il y’a un problème d’effectif », a fait savoir Lucmane Dellile, qui regrette que la question sécuritaire a été relégué au second plan par les dirigeants qui se sont succédés au pouvoir depuis après 1986. « Nous sommes devenus un État de gangs, ce n’est pas possible », a tancé l’ex titulaire du MJSP, appelant les autorités à assumer leur responsabilité. « Il faut doter la police de moyens adéquats pour faire son travail », soutient l’ex chef du parquet qui se plaint le fait que les bandits ont pignon sur rue ces derniers jours à Port-au-Prince.
Me Lucmane Delille qui ne digère pas les exactions des gangs dénonce une absence de volonté des plus hautes autorités du pays à résoudre la Crise sécuritaire. « Certains dignitaires de l’État sont de connivence avec les gangs armés, c’est archi-grave », a confié Me Dellile qui dit s’abstenir de révéler certaines informations en ce qui a trait aux causes de l’insécurité galopante dans le pays, notamment dans l’aire Métropolitaine de Port-au-Prince. Les policiers doivent être mis en confiance pour un redressement de la situation.
De plus, les collectivités territoriales doivent être impliquées dans la lutte contre l’insécurité, a souligné l’ancien ministre de la justice qui insiste sur le fait que les autorités gouvernementales doivent cesser leur support aux gangs armés.
Il importe de souligner que le coordonnateur de la commission nationale de désarmement ,démantèlement et réinsertion a confirmé que certains responsables du palais national savaient payer des gangs armés pour faire augmenter les actes de banditisme dans la capitale et d’observer des périodes d’accalmie également.
Jean Rebel Dorcenat insiste qu’un rapport contenant les noms des familles qui impliquent dans la vente des armes et munitions en Haïti a été acheminé à la primature ainsi qu’au bureau de l’ex président Jovenel Moïse. La CNDDR est toujours en fonction, a-t-il fait remarquer, toute en indiquant qu’ils n’ont été jusqu’à contactés par la nouvelle équipe d’Ariel Henry.
Entre temps, la population est sur le qui-vive. Décapitalisé, traumatisé elle attend le réveil de ses dirigeants plongés dans une profonde léthargie.
Mario Sylvain