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Haïti-Crise de Carburant : quand les droits fondamentaux sont bafoués

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Loin de s’être limitée à la semaine dernière, la pénurie de carburant s’est prolongée jusqu’à cette semaine. Une situation qui a fortement ébranlé le fonctionnement du pays, menaçant les hôpitaux, et donc la vie de leurs patients.

Si les trois jours de grève lancés par les syndicats de chauffeurs de transport en commun ont pris fin ce mercredi 27 octobre 2021, la solution à la pénurie de carburant, quant à elle, tarde à venir. Aussi, la rue se voit, à mesure que la crise persiste, privée de plusieurs de ses acteurs. En effet, en manque de carburant, beaucoup de motocyclistes ont dû rester chez eux, laissant à ceux qui restent le loisir de doubler, voire tripler le prix initial d’une course.

Haïti, à force d’être instable, se forge une image de danger aux yeux de la communauté internationale. Une sorte de pays de non-droit rongé par l’insécurité et les manques de toutes sortes, sous les yeux indifférents de ses dirigeants. Tandis que les organisations syndicales annonçaient le maintien de la grève, le 25 octobre 2021, l’Ambassade de France, de son côté, annonçait que ses portes seraient fermées, par crainte des violences pouvant résulter des mouvements de protestation à l’occasion de la grève.

De son côté, la République Dominicaine ne s’est pas privée de déconseiller à ses ressortissants de se rendre en Haïti. L’insécurité qui règne actuellement dans le pays rendrait cette destination dangereuse.

Des hôpitaux en manque de carburant : menace à la vie

En plus du fait qu’elle paralyse les activités, la situation d’insécurité, doublée du manque de carburant, a mis en danger la vie de plusieurs personnes cette semaine. En effet, l’électricité a sérieusement manqué dans certains hôpitaux qui voient, impuissants, leurs réserves diminuer. Une situation qui met en danger beaucoup de vies, privant plusieurs personnes de soins d’urgence, à tel point que l’UNICEF a dû lancer un SOS.

L’Organisation déplore le fait que des centaines de femmes et d’enfants nécessitant des soins d’urgence pourraient mourir faute de carburant destiné aux hôpitaux. Les chiffres sont, en effet, alarmants : 300 enfants, 45 femmes en maternité et plusieurs autres patients atteints de la Covid-19. Aussi, le 24 octobre 2021, l’UNICEF a fait état de deux hôpitaux qui cesseraient de prodiguer des soins s’ils ne recevaient pas de carburant.

De son côté, l’hôpital la Providence des Gonaïves est victime lui aussi de cette situation qui n’est pas spéciale à la capitale. Le 28 octobre 2021, le staff médical de l’hôpital était dans l’incapacité de répondre aux besoins des patients puisque la génératrice était à sec. Même cas de figure pour Médecins sans Frontières qui a été obligé de réduire ses activités à l’hôpital spécialisé en traumatologie et brûlures de Tabarre, ne prenant en charge que les cas d’urgence vitale, la continuité de ses activités étant menacées par la crise.

Selon Misselou Fils, une étudiante finissante en médecine, la plupart des matériels d’un hôpital ont besoin d’électricité pour fonctionner, notamment les concentrateurs d’oxygène, ainsi que le gros des matériels pour la salle de chirurgie. « Sans électricité, on ne peut opérer », affirme-t-elle.

Aussi, ces deux dernières semaines, en plus de l’insécurité à laquelle est habituellement exposée la population, le pays a vu le droit à la santé de ses fils et filles prendre un sérieux coup. Autant d’éléments qui portent atteinte aux droits fondamentaux des citoyens haïtiens, qui ne cessent d’être confrontés aux situations les plus invraisemblables.

Ketsia Sara Despeignes

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