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À la rencontre de Kerry Dalton Eugène, jeune portraitiste

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« Si l’art n’existait pas en Haïti, je l’aurais inventé », se targue le talentueux Kerry Dalton Eugène, ce jeune portraitiste qui recrée divinement bien avec ses crayons tout ce qui le frappe. Fort de son talent, le jeune artiste espère devenir un ambassadeur de la culture haïtienne.

Il y a exactement deux ans de cela, soit le 2 septembre 2019, un jeune talent a été honoré pour avoir reproduit à la perfection le portrait du rappeur haïtien, Baky Popilè. Les images de cette œuvre ont laissé sur la toile plus d’un dans l’émerveillement. Et même l’artiste en question a été ébahi par la fidèle joliesse de cet art. Ce jeune talent est aujourd’hui l’un des meilleurs portraitistes de  sa génération. Il n’est autre que Kerry Dalton Eugène.

Cadet de sa famille, Kerry a épousé cet art plastique qu’est le dessin dès sa  tendre enfance. Aussi loin qu’il s’en souvienne, il a toujours été enthousiasmé par ce qu’il pouvait reproduire grâce à ses crayons, ses fameuses baguettes dont la magie n’a point de limite.

« Je crois que j’ai commencé à dessiner depuis que je suis conscient de mon existence. J’ai toujours été passionné par le dessin. Même à l’école, le moment qui me passionnait le plus était quand on devait dessiner », se rappelle le talentueux Kerry qui ne  n’aurait voulu troquer ces instants de bonheur pour rien au monde. « C’étaient des moments vraiment spéciaux qui ont particulièrement marqué mon enfance » ajoute le dessinateur né le 1er mai 1998 à Port-au-Prince.

Cette virtuosité n’est autre qu’un don octroyé  par le Maître de l’univers, croît Kerry Dalton, de foi chrétienne, champion de la première édition du concours graphique de Talan. « Quand Dieu nous a fait don d’un talent quelconque, la meilleure façon de lui témoigner  notre gratitude est d’exploiter davantage ce don », déclare-t-il. Et c’est ce qu’il a fait tout au long de son adolescence. Il a  perfectionné ce talent offert par Dieu jusqu’à en faire quelque chose qui laisse sans voix le plus ignare des admirateurs.

« Chaque instant réservé pour faire quelque chose dont on est passionné, constitue un processus d’exploitation du talent qu’on a. Ce talent que j’ai, je  le cultive depuis mon enfance. Ce sont ces heures passées à dessiner qui aboutissent à cette carrière professionnelle que j’entreprends aujourd’hui »,  estime le portraitiste qui pense que la moindre négligence de sa part aurait occasionné la perte de ce don.

Toutefois, Kerry Dalton croit que le talent à lui seul ne suffit pas pour progresser. Tout ne dépend pas que du talent ; « pour réussir dans un domaine, il vous faut aussi la volonté, la détermination et la discipline », affirme-t-il. En effet, quand il a pris conscience de l’énormité de son art, il s’est mis à se discipliner, à bosser avec rigueur pour se perfectionner davantage. Selon lui, sans la discipline, on ne peut pas aboutir à grand-chose, et il avance plus loin à l’instar de Youssoupha, « si l’on ne peut réaliser de grandes choses, alors faisons les petites choses avec grandeur ». De plus, s’il est aujourd’hui à ce niveau-là, c’est grâce à la  continuité de son travail.

Pour mieux  perfectionner son art, Kerry Dalton a dû assister un grand portraitiste dont il n’a pas mentionné le nom dans cet entretien accordé à Le Quotidien News. « A l’époque je reproduisais des dessins animés, et quelques images de la nature. Mais, je ne m’intéressais pas encore au portrait des gens. C’est un peu plus tard en 2016 que  j’ai commencé à produire mes premiers portraits grâce à un ami de la famille, qui est également portraitiste », raconte Kerry sur ses débuts comme portraitiste. L’année suivante, il a participé pour la première fois à une exposition qui s’est tenue au Palais municipal de Delmas, où il s’est présenté au grand public. Depuis, il ne fait que rafler les prix dans les concours graphiques auxquels il  participe, dont le dernier en date, « Je fais le portrait de Dany Laferrière » organisé par IVAP-Haïti.

Kerry Dalton Eugène rêve de devenir un grand artiste haïtien qui, « si l’art n’existait pas en Haïti, l’aurait inventé », un ambassadeur qui fait la fierté de sa terre partout dans le monde. Par ailleurs, il espère pouvoir aider d’autres jeunes dessinateurs à  exercer leur talent en leur proposant des séminaires de formation. Le jeune artiste désire également créer un atelier de travail et une galerie d’art.

Statler LUCZAMA

luczstadler96@gmail.com

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