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À la rencontre  du rappeur Archelois ,BigTiger

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À l’ère où le « drill » prédomine  dans l’univers du hip-hop, BigTiger reste fidèle au « Boom-Bap », ce courant musical du rap qui faisait des heureux au début des années quatre-vingt. Dans ce registre, il a plus d’une quinzaine de singles en rotation sur les plateformes musicales, et un EP de cinq tracks. Le rappeur originaire de l’Arcahaie parle de sa carrière au journal Le Quotidien News.

BigTiger, de son vrai nom Mackenlove Lamour, est un rappeur « underground » originaire de la cité du drapeau, qui refuse pour l’instant de s’accommoder  de  la tendance actuelle qui prédomine dans le monde du hip-hop créole. D’ailleurs, c’est ce qu’il critique dans son free-style ‘’San filtè’’: « Son bann rapè dezyèm men k ap kouri nan plizyè chimen…son bann rapè destriktif ki pa wè pi lwen ke pwent nen », en déplorant  plus loin dans ses 56 bars :

« Bèl kout plim pa pale ankò

Bel tèks pa valide ankò

Depi nèg la ka di scooscoo

Li gentan bat tout rekò »

BigTiger s’est lancé dans cette aventure de la musique pendant qu’il suivait encore des cours à l’école. À une époque où le rap était dans tous les haut-parleurs, le jeune fan d’alors  n’a pas pu résister à sa forte influence. « Je peux dire que j’ai grandi dans un environnement musical aux côtés de mon père qui était un amoureux du compas, de ma tante qui aimait le rara, et nous autres, les jeunes qui écoutions surtout du rap. C’est ainsi que je me suis intéressé  à ce genre musical que j’allais pratiquer un peu plus tard », confie le rappeur dans un entretien accordé à la rédaction de Le quotidien News.

On imagine un peu les flows qui venant de partout s’accordaient au rythme des battements de bancs en salle de classe, et cette même ambiance qui se répétait le soir  dans le quartier où les jeunes passionnés de la musique de « Masters » faisaient valoir leurs free-styles. « C’était un peu ça quand on a commencé à l’école, avec quelques amis. On avait même un groupe », affirme l’ex-rappeur de Majesté, qui a fait un long parcours au Collège Robertica, du Kindergarten au Baccalauréat 1.

Il faut dire que sa passion pour le rap lui a même coûté sa première année en Baccalauréat 1 (rhéto). « J’étais tellement à fond dans le rap, que cela m’a valu un échec au baccalauréat. Pendant un moment, j’ai dû le mettre de côté afin de reprendre mes études », raconte BigTiger, qui a bouclé ses études secondaires au Lycée Charles Belair.

Après cela, Big a repris de plus belle sa carrière. En 2016, avec son titre « Gwo Zouzoun » que l’on retrouve sur quasiment toutes les lèvres des archelois,  il dit s’être placé sur la mappe du hip-hop. Depuis il n’a manqué aucune occasion d’enregistrer de nouveaux sons pour tenir en haleine ses fans. Il dit avoir plus d’une quinzaine de titres en rotation sur les différentes plateformes musicales, avant même la sortie de son EP, « Mwen viv selon mwen menm », en janvier dernier.

Sur cet opus, on retrouve ces différents titres : « Mwen viv selon mwen menm », qui invite les gens à éviter les excès de zèle ;« Pozisyon m » ; « Inivè flow m » ; « M devanseyo » ; « Konsta ». Dans ce dernier titre vidéoclipé, le rappeur dresse un tableau de la triste réalité de son pays résumé dans ce refrain bien charpenté : 

« Peyi an sal

Li pa gen moun ki pou pranka li

Chak sa k fèpwomès

Depi l paret se pou pranpa li.

Nou chaje patri pòch,

Nou pa gen patriyot

Y ap bote pillajan,

Yo vle pran n pou bann sòt ».

En effet, la voix de « Konsta » regrette amèrement cette crise qui engloutit le pays depuis des années. « Regarde ce qu’ils ont fait à ce pays. Ils ont tout détruit, ils ont tout pris », dit-il d’un air triste, se plaignant des répercussions de la crise sur l’industrie de la musique, notamment du rap.

En dépit de ces circonstances malheureuses , BigTiger dit vouloir continuer à s’adonner à sa passion, à savoir la musique. D’ailleurs, il envisage de suivre des cours afin de pouvoir mieux délivrer ses produits musicaux. « Continuez de faire ce qui vous plaît avec passion. Il ne faut pas abandonner », conseille le rappeur de l’Arcahaie aux jeunes.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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