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Accréditation des facultés de médecine haïtiennes aux États-Unis : « Il y a de quoi être préoccupé », selon le Dr Vladimir Larsen

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La liste d’accréditation de la Commission pédagogique pour les diplômés étrangers en médecine (ECFMG) pour les États-Unis et le Canada est mise à jour, et aucune faculté haïtienne n’y figure. Des six voies d’accréditation possibles, les facultés de médecine haïtiennes ne correspondent à aucune.

« The Educational Commission for Foreign Medical Graduates (ECFMG) », instance américaine chargée de contrôler et de réguler les facultés de médecine étrangères avait prévenu qu’à partir de 2023, aucun diplômé d’une faculté de médecine en Haïti – à moins qu’elle ne respecte les conditions – ne sera habilité à pratiquer la médecine sur leur territoire, ainsi qu’au Canada. C’est à présent le cas, aucune faculté de médecine en Haïti ne répond aux critères d’accréditation, ce qui exclut d’office les diplômés haïtiens du « United States Medical Licensing Examination ». C’est-à-dire qu’ils ne seront pas habilités à poursuivre des études de médecine aux États-Unis, notamment les programmes de spécialisation.

Le Dr Evans Vladimir Larsen, Directeur de la formation et du perfectionnement en Sciences de la Santé pour le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), estime que la situation est préoccupante, surtout que les facultés de médecine du pays ne disposent pas de nombreux programme de spécialisation. Selon lui, les institutions haïtiennes devraient trouver un moyen de standardiser l’étude de la médecine dans le pays. 

« En Haïti, nous n’avons pas un système d’accréditation. Nous n’aimons pas les évaluations alors que c’est un moyen de vérifier et d’améliorer la qualité. Il est pourtant nécessaire pour nous de commencer à évaluer nos formations afin de nous assurer de leur standardisation, qu’elles soient acceptables partout », a-t-il expliqué le 15 mars à l’émission Le Point de la Radio-Télévision Métropole. 

« Aujourd’hui, elle (ECFMG) ne va plus se contenter de la reconnaissance du diplôme, ni de la reconnaissance de l’institution qui le délivre. À partir de 2024, si le diplômé ne vient pas d’une faculté de médecine accréditée, son diplôme ne sera même pas reconnu, et de ce fait, il sera inéligible pour tout processus d’accréditation », a-t-il poursuivi.

En effet, être diplômé d’une faculté de médecine reconnue et ayant une licence de fonctionnement est la première des voies d’accès pour l’accréditation de ceux qui souhaitent faire une spécialisation aux États-Unis, ainsi qu’au Canada. « Cette voie n’est plus accessible aux Haïtiens depuis le 31 janvier 2023 », explique le Dr Larsen.

Cinq autres voies d’accès existent pour que des diplômés étrangers puissent être accrédités dans ces deux pays selon le Dr Larsen : Le pays en question peut soit avoir un système d’examen national ou d’un examen clinique afin de sanctionner les étudiants finissants ; soit avoir l’accréditation par une instance internationale compétente en la matière ; soit avoir un organisme national habilité à donner l’accréditation ; soit la faculté de médecine en question est une annexe d’une faculté de médecine aux États-Unis d’Amérique ; ou encore  les compétences cliniques du candidat doivent être évaluées par des médecins agréés à l’aide du mini-exercice d’évaluation clinique (Mini-CEX) de l’ECFMG. 

Toutefois, le Dr Larsen précise que ce n’est pas le pays en soi qui est en cause, mais plutôt les institutions d’enseignement des sciences de la santé. Il rappelle également que cette mesure n’aura aucune incidence sur les médecins haïtiens qui exercent en Haïti. « La formation médicale est universelle. Quand on est médecin en Haïti, on est médecin partout ailleurs. Par contre, exercer la médecine dans un pays est quelque chose de particulier. Chaque pays a ses propres conditions ».

Clovesky André-Gérald PIERRE

cloveskypierre1@gmail.com

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