Ariel Henry essuie son premier revers en voulant former un nouveau CEP sur fond d’insécurité généralisée
4 min readNi la police ni aucun autre corps ne peut calmer le jeu des bandits qui sèment la désolation dans le camp de la population en ce mois d’octobre où l’insécurité atteint son paroxysme. Rapts, viols, vols, ..la situation prend une proportion alarmante dans l’aire Métropolitaine de Port-au-Prince.
Évidemment ,on ne peut passer à l’oublie le calvaire de ceux qui fréquentent le grand Sud en empruntant la route de Martissant , théâtre d’escalade de violences incessantes. Les malfrats s’en prennent à l’âme du pays en s’attaquant à de paisibles citoyens.
Curieusement dans ce quartier et à la croix les caïds qui semblent remplacer l’État haïtien. C’est dans ce contexte que le premier ministre Ariel Henry a lancé un ensemble d’invitations a des secteurs clés de la société civile en vue de désigner leurs représentants au nouveau conseil électoral provisoire (CEP).
En effet , dans une correspondance adressée aux différents secteurs de la société civile, le chef du gouvernement précise qu’il est essentiel que les prochains membres du Conseil électoral provisoire inspirent une confiance certaine à la population. Qualifiant la démarche du chef du gouvernement d’inopportune, plusieurs secteurs ont décliné l’invitation du premier ministre, d’autres y émettent des réserves, estimant que le rétablissement de la sécurité doit être la priorité de l’heure.
La sécurité demeure la priorité, selon plusieurs secteurs
Réagissant à la correspondance, le président de l’association nationale des médias haïtiens (ANMH), Jacques Sampeur a fait savoir que la corporation journalistique ne voit pas d’inconvénient à ce qu’elle soit représentée au niveau du CEP, en dépit des réserves émises en ce sens. Toutefois, l’ANMH exige le rétablissement d’un environnement sécuritaire avant de s’engager dans ce processus. L’ANMH a trouvé l’adhésion de l’association des médias indépendants d’Haïti (AMIH), dans sa position.
Ils appellent les autorités gouvernementales à donner des signaux clairs quant à leur volonté d’endiguer l’insécurité qui endeuille les foyers. Dans la même veine, le vice-président de la fédération protestante d’Haïti, Kisomair Duré, a souligné que cette structure avait paraphé l’accord du 30 aout, à Pétion-ville, qui réclame une transition de rupture en lieu et place de celle de la continuité.
Plus loin, il a une fois de plus, dénoncé la crise sécuritaire qui n’est pas favorable à la tenue d’élections en Haïti. Même son de cloche pour la conférence épiscopale d’Haïti (CEH). En effet, la conférence des évêques catholiques n’entend pas emboiter le pas au Premier ministre Ariel Henry qui a démarré avec la démarche devant aboutir à la formation du prochain Conseil électoral provisoire dans la perspective des scrutins prévus en 2022.
La CEH à l’instar d’autres organisations de la société civile s’oppose à l’idée de lancer le processus électoral alors que le gouvernement peine à résorber la crise sécuritaire qui s’installe dans la vie quotidienne des citoyens. Outre la CEH, le secteur de la diaspora refuse à son tour de désigner un représentant au Conseil électoral que veut former Ariel Henry.
GRAHN-Monde, une organisation de la diaspora dirigée par le docteur Samuel Pierre, a également décliné l’invitation d’Ariel Henry, déclarant que le délai qui leur a été accordé pour répondre à cette invitation est trop court. Le GRAHN dit demeurer néanmoins disponible pour accompagner le pays, en toute solidarité, dans les choix consensuels et éclairés qui auront été faits pour construire un meilleur destin et promouvoir le progrès au bénéfice de la population haïtienne d’aujourd’hui et des générations futures, Selon une lettre responsive de l’organisation envoyée au chef de la primature.
Les secteurs vodouisant et femmes prennent le sens inverse
Le secteur vaudou se fera représenter au prochain Conseil électoral provisoire (CEP), selon Euvonie Auguste. Sur une vingtaine de candidatures, 3 ont été finalement sélectionnées pour être acheminées au Premier ministre Ariel Henry pour le choix de l’une d’entre elles qui va siéger au sein de l’institution électorale, a précisé Madame Auguste.
La décision du responsable du KNVA provoque déjà une vive division au sein du secteur vodou. Il faut signaler que le secteur des femmes a déjà désigné également ses représentants pour la formation du CEP. Selon leurs dires, les élections constituent la voie pouvant propulser le pays sur les rails de la démocratie.
Grogne au sein du secteur vodouisant
La confédération suprême du vodou (KSV), reproche aux autres membres du secteur d’avoir soumis au Premier ministre leurs candidats. Selon cette structure, le gouvernement devrait s’atteler à l’épineuse crise sécuritaire au lieu de prioriser l’organisation d’élections au pays. Elle souligne que le rétablissement de la sécurité figure parmi les points clés de l’accord du 11 septembre.
Mario Sylvain