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Assassinat de Jovenel Moïse : l’enquête progresse ailleurs, mais pas en Haïti

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La nouvelle de l’assassinat du président Jovenel Moïse dans la nuit du 6 à 7 juillet 2021, a fait l’effet d’une bombe. En Haïti et ailleurs, la mort de l’ancien président  dans sa résidence privée a fait la une des médias. L’évolution de l’enquête sur cet assassinat continue encore de figurer dans les remous de l’actualité. Cependant si au niveau international, cette enquête avance, en Haïti par contre elle stagne à cause de certains problèmes liés à la structure judiciaire du pays. 

De la date de l’assassinat du président de la République à nos jours, beaucoup de personnalités ont été appréhendées en Haïti et ailleurs. La police nationale d’Haïti, dès le lendemain de cet assassinat qu’on considère comme crapuleux, a mis son dispositif en évidence pour traquer les assassins. Si l’institution policière a  arrêté certaines personnalités liées à l’assassinat du président, la justice haïtienne, pour sa part, traine sur le dossier. Pourtant, l’enquête sur cet assassinat va de « bon train » au niveau international.  

Des personnalités appréhendées

Le 7 janvier 2022, soit 6 mois après l’assassinat de l’ancien locataire du palais national, la police a arrêté Rodolf Jaar, ancien trafiquant de drogue condamné aux Etats-Unis. L’arrestation de l’ex informateur de la DEA a survenu quelque trois jours après celle du Colombien Antonio Palacios Palacios par le FBI. L’arrestation de ces deux suspects clés fait progresser de façon significative l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse.

Jusqu’à aujourd’hui, environ 40 personnes sont arrêtées dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du président Moïse. Si certaines sont appréhendées en Haïti, d’autres à l’étranger, l’importance de leur arrestation dans l’enquête n’est pas la même selon leur degré d’implication. En effet, certains sont considérés comme les cerveaux du crime, à l’instar de Jaar, alors que d’autres comme des simples exécutants, à l’instar des mercenaires jusque-là détenus en Haïti. 

Malgré que  beaucoup de personnalités soient déjà arrêtées, certaines autres sont soit en cavale, soit sujets de recherche de la part de la justice et de la police. Sur cette liste, beaucoup font bonne figure. 

Le Congrès américain ordonne une enquête sur l’assassinat de Jovenel

«Le Congrès américain a ordonné l’ouverture d’une enquête sur l’assassinat en juillet 2021 du président haïtien Jovenel Moïse, meurtre autour duquel persistent de nombreuses zones d’ombre. La loi, adoptée par le Sénat jeudi dans la nuit, donne trois mois au département d’Etat pour produire un rapport censé fournir une «description détaillée» des circonstances autour de cet assassinat », peut-on lire dans le journal Le Figaro.

Des révélations bouleversantes

Dans un article publié dans les colonnes du journal New York Times au commencement du mois de décembre, il est informé que l’assassinat de Jovenel Moïse pourrait être lié au trafic de drogue en Haïti. Ce dernier dressait, selon le journal américain, une liste de personnalités liées à ce marché illégal en Haïti. Les assassins du président, toujours selon le New York Times, ont pris le soin d’emporter  avec eux, cette liste qui pour eux était l’une des priorités. 

D’autres révélations  relatives à l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse sont aussi dignes d’être des remous de l’actualité. Parmi celle-ci : la possible implication du premier ministre Ariel Henry dans le complot de l’assassinat. En effet, toujours selon le New York Times, Rodolf Jaar a dénoncé le premier ministre qui pour lui, était en contact avec un certain Joseph Félix Badio, l’un des présumés comploteurs de l’assassinat. Selon Jaar, Badio aurait demandé de l’aide au premier ministre pour s’échapper, alors que ce dernier aurait répondu qu’ « il passerait des appels». Par ailleurs l’ex-commissaire du gouvernement près du tribunal civil de Port-au-Prince, Me. Bedford Claude a révélé les appels téléphoniques entre le premier ministre Ariel Henry. 

Le locataire de la primature n’est pas la seule autorité  de l’Etat à être dénoncée par Rodolf Jaar. Le nouveau chef a.i de la police nationale d’Haïti, Frantz Elbé, en a aussi pris pour son compte. En effet, selon ce qu’a rapporté le New York Times, Badio entretenait une relation avec Elbé .

Selon toutes ces accusations faites par Jaar et ayant été révélées par le New York Times, le complot qu’on préparait contre le président Jovenel Moïse avait comme but ultime de  destituer l’ancien entrepreneur pour le remplacer par la plus ancienne juge de la cours de cassation. En effet, celle-ci devait prêter serment suite après l’arrestation du chef de l’Etat. 

La justice haïtienne paralysée dans l’enquête

Dans le périple de l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse, des problèmes liés à la justice haïtienne constituent des bâtons dans les roues. En effet, cette structure qui elle-même est en crise, ne parvient pas à faire concrétiser l’enquête sur l’assassinat du président.

Quand il ne s’agit pas de juges qui renoncent au dossier, il s’agit plutôt de haut-gradés de l’Etat qui influence le système  judiciaire sur ceci. Le juge Mathieu Chanlatte, cinq jours après sa désignation pour enquêter sur le dossier y a renoncé tout en ayant  exigé son retour au tribunal. Selon Le Réseau national de la défense des droits de l’Homme (RNDDH), la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) est incapable de collecter des informations venant de certaines institutions étatiques telles que l’OAVCT. Selon ce même rapport, le juge instructeur Garry Orélien n’est pas parvenu à mener l’enquête à bon port.

Pourtant, certaines informations importantes ont été fournies par le FBI qui est une structure étrangère.

Jonas Reginaldy Y. DESROCHES

jonasdesroches@gmail.com

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