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Au revoir OEA!

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Arrivée en Haïti le mardi 8 juin 2021, la délégation de l’Organisation des États Américains (OEA), très attendue par certains, s’était d’abord dirigé vers le palais national pour s’entretenir avec le Chef de l’État. Sa mission  étant  de faciliter un dégel à la crise sociopolitique qui secoue le pays depuis quelques temps, aux dires de certains dirigeants de l’opposition.

Les échanges ont déroulé autour de la situation sécuritaire et sanitaire du pays. Dans un tweet, le président de la République Jovenel Moise réaffirme son engagement pour un dialogue franc devant déboucher sur l’organisation d’élections démocratiques, sans évoquer le référendum constitutionnel qui a essuyé un nouveau revers cette semaine.

En face, les violons ne s’accordent pas au milieu des acteurs de la classe politique sur la nécessité ou pas de rencontrer les cinq (5) émissaires de l’OEA. Si les représentants de la Plateforme politique ‘’Pitit Desalin’’ et les membres du secteur démocratique et populaire ont méprisé la présence de la délégation, les membres de la DIREPOD et d’autres organisations politiques qui ont paraphé l’accord du 5 juin 2021  n’avaient vu, en revanche, aucun inconvénient à rencontrer les membres de l’organisation hémisphérique:

« Nous avons décrit la réalité  sans  rien cacher aux émissaires et mis à nu les mauvais agissements du pouvoir en place », a fait savoir l’ancien député de Pétion-ville, Jerry Tardieu, soulignant que cette rencontre a été également l’occasion d’exposer aux diplomates leur point de vue concernant la crise haïtienne.

Le secrétaire général du parti Fusion des sociaux-démocrates  qui a également pris part aux discussions se veut claire: « Nous  ne sommes pas allés par  quatre chemins, le départ de l’actuel locataire du palais national et le renvoi de ce CEP constituent  le premier pas à franchir pour trouver une issue à cette situation », a soutenu Rosemond Pradel, indiquant que la rencontre était déroulée dans une atmosphère conviviale.

D’autres représentants des partis  ont défilé par devant les membres de la  délégation étrangère  Mercredi, dont le leader du parti UNIR Clarens Renois, l’ancien premier ministre Evans Paul et des représentants de la société civile. « Pour moi c’était une rencontre visant à permettre aux émissaires d’avoir une meilleure lecture de la situation », affirme Clarens Renois, qui dit ne pas avoir l’impression qu’on a progressé vers la résolution de la crise après cette rencontre.

Selon l’ancien candidat à la présidence, le plus grand problème d’Haïti réside dans le fait que les fils du pays refusent de s’asseoir ensemble pour régler leurs différends.

Par ailleurs, la présence des membres de l’organisation continentale sur le sol haïtien ne peut pas être considérée comme un pas en avant de l’avis de certains observateurs.

Pour le journaliste Senior Daly Valet, cette nouvelle  démarche de l’OEA n’aboutira à rien, en raison du fait que l’organisation fait face à un déficit de crédibilité auprès du peuple haïtien.

Selon le spécialiste en relation internationale, la résolution de la crise qui paralyse le bon fonctionnement du pays  doit venir des haïtiens.

Composé des représentants du Canada, des États Unis, du Costa-Rica, du Saint Vincent et Grenadine et  Saint-Kitts-et-Nevis, la délégation a souhaité qu’un compromis politique soit trouvé par l’ensemble des acteurs politiques œuvrant en Haïti.

Mario Sylvain

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