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Belle-Anse, une beauté verdoyante inexploitée!

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Fondée en 1714, la ville de Belle-Anse offre un accueil frais avec   Colombier, le symbole de cet ancien bourg devenu ville. Bénéficiant d’une réserve écologique, elle bénéficie d’un climat tempéré qui n’a guère changé malgré la coupe effrénée des arbres. Belle-Anse passionne, elle vit de sa production et invite à la visite au milieu des oiseaux qui bercent les touristes.

La commune de Belle-Anse est une commune du département du Sud-Est. En forme d’amphithéâtre, elle a une superficie de 381,27 kilomètres carrés et présente un climat tropical avec un taux d’humidité de près de 82%. Du temps de la colonie, elle était appelée « Grand-Pointe », puis « Saltrou » après l’indépendance, nom qui changea en Belle-Anse sous la période de Duvalier en 1970 suite à sa transformation en commune en 1960. Avec près de 17 kilomètres de côtes, le secteur de la pêche est fortement présent à Belle-Anse. Les habitants des zones côtières ont des échanges commerciaux avec les producteurs de denrées alimentaires en leur fournissant du poisson.

Elle dispose de sept sections communales qui sont: Baie d’Orange, Mabriole, Bel-air, Pichon, Calumette, Corail Lamothe, Mapou. Connue comme la cité d’Hugo H. Paul, Belle-Anse dispose d’un littoral arborant de longs cocotiers et des algues naturelles. Des plages ensoleillées qui sont l’attraction principale de cette ville côtière et près de quatre chutes d’eau appelée « cascades », comme cascade Pichon. Des plages au sable naturel comme  « lagons des huîtres », ce dernier est une réserve d’eau qui héberge encore des flamants roses et des animaux en voie d’extinction ; « la fierté Belle-Ansoise » ; « le Marin »  et  « le Nazareth » jouissent de l’appréciation des touristes qui ne s’en lassent jamais.

Avec sa couverture végétale unique, la colline des Pêches, un espace situé au cœur de Belle-Anse, a été déclaré en 2013 : « Première réserve de biosphère en Haïti ». En 2020, une comparaison interannuelle permet désormais d’identifier certaines anomalies qui persistent à Pichon et à Mapou.

L’ingénieur Boby Emmanuel Piard qui dirige le Centre National de l’Information Géospatiale a lancé des investigations sur le terrain afin d’identifier cette anomalie et de préserver la biosphère de la zone. Il relance l’Observatoire global du territoire afin de freiner certaines pratiques de coupe des arbres sans autorisation légale. Dans une commune qui vit surtout de l’exploitation forestière, en faisant le commerce de charbon de bois, c’est une forme de préjudice à l’unique réserve de biosphère en Haïti.

Belle-Anse est administré par Denoil Antenor, le maire principal de la ville. Elle n’a qu’un lycée, le lycée Calicte Numa Rabel et quelques écoles nationales. Le Saint-Patron de la ville, la Notre-Dame de Laurette, réunit la diaspora tous les ans, soit le 10 décembre. Selon Iden Stanley Espera, originaire de cette ville, « Belle-Anse n’a pas une forte diaspora, ce qui explique l’identification des touristes des bellansois de retour au bercail ».

Belle-Anse possède de nombreux « lakou ». Ces derniers réunissent les familles lors des cérémonies de remerciements aux loas, tels que « lakou Royal » et « lakou Timidé ». Elle a aussi des grottes comme « Twou Gogwon », « Twou Madan Elefan » et « Grotte Abel ». Elle a été une commune grande productrice de café et de cacao dans le temps. À travers son commerce maritime, elle desservait une bonne partie de la population du sud avec ses productions caféières et se distinguait par le nombre de spéculateurs qui existait dans la zone.

« Belle-Anse a été le grenier du département du Sud-Est. Les habitants de Jacmel, Marigot et Cayes-Jacmel venaient y vendre leurs denrées alimentaires et ensuite ils retournaient chez eux avec de nombreux fruits de mer pêchés le jour même, ainsi que du café. Il existe beaucoup de négociants de café ici », a fait remarquer Espera.

Cependant, à cause de la sècheresse et de l’érosion, la production a beaucoup baissé. La commune bénéficie alors d’un projet d’appui pour contribuer à la sécurité alimentaire et la prévention des risques liés à la malnutrition. Des organisations s’établissent peu à peu dans la commune en créant d’autres projets. « C’est alors que de nombreux cultivateurs abandonnent la terre pour devenir des leaders politiques. Ils se réunissent en groupe et en association. La politique a tué l’agriculture », a souligné Espera.

La commune de Belle-Anse possède les moyens nécessaires pour son développement. Avec sa verdure épaisse qui ne change pas malgré la déforestation, elle peut fournir des denrées à plusieurs autres communes pourvu que les habitants retournent à la terre. L’agriculture et la pèche ont aidé la commune à subsister pendant plusieurs années, il leur faut simplement des infrastructures routières et agricoles pour un premier pas vers le développement réel.

Genevieve Fleury      

Genevievef359@gmail.com

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