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« C’est la justice Haïtienne qui doit se prononcer sur l’assassinat de Jovenel Moïse », estime Camille Junior Edouard

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Pour l’ancien ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Camille Junior Edouard, il ne revient pas à la justice Américaine de dire qui est coupable, qui est innocent dans l’assassinat du 58e président, Jovenel Moïse, en Haïti. Tout en reconnaissant les lacunes du système judiciaire, le professeur de droit reste accroché au fait que c’est la justice Haïtienne qui doit trancher sur  la question.

Dans une interview fleuve accordée au journal Le Quotidien News, le mardi 16 février 2022, l’ancien ministre de la Justice et la Sécurité Publique, Camille Junior Edouard,  a donné sa compréhension de la conjoncture politique, l’insécurité grandissante  et surtout de l’enquête relative à l’assassinat de celui qui fut le 58e président Haïtien.  Tenant compte du fait que  Jovenel Moïse a été assassiné seul en sa résidence privée à Pèlerin 5, Pétion-Ville, le professeur de droit estime que les autorités politiques (Premier ministre et ministres) et sécuritaires d’alors ont failli à leur mission. Pour Me Edouard, les gardes présidentielles ont été totalement « déloyales » puisqu’aucun d’entre eux n’a réagi lors de l’attaque des commandos. 

Rapport technique d’interrogation des autorités

Tout en reconnaissant qu’il n’a pas tous les éléments du puzzle afin de pouvoir le constituer, l’ancien ministre de la justice pense que, dans le cadre d’une enquête, la  justice devrait auditionner les autorités d’alors sur ce qu’elles savaient sur le jour de l’assassinat et fixer  les responsabilités et irresponsabilités de chacun. Dans cette optique, il a fait mention  des Ministres  de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales,  de la Justice et de la Sécurité Publique, de la Défense.

L’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse

Par ailleurs, le juriste dit constater que l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse est devenu comme une « patate chaude » (NDLR : un dossier brûlant) puisqu’en effet, pas moins de quatre juges se sont déportés du dossier. L’un des 4 juges qu’a défrayé la chronique nationale et internationale  est Garry Orélien. La chaîne Américaine CNN,  se basant sur une note vocale l’assimilant à la voix du juge Orelien, a indiqué  dans un article que le premier ministre de fait Haïtien (Ariel Henry) est impliqué dans l’assassinat de M. Moïse.

« Je ne vais pas commenter un article sorti sur quel que soit le media, national ou international, pour plusieurs raisons. D’abord je suis juriste, avocat, professeur de droit. J’avais la responsabilité de conduire le ministère de la justice durant une année. Je peux dire que les medias ne sont pas des tribunaux. Les medias ne peuvent dire quelles personnes sont coupables ou innocentes ». C’est du moins c’est ce qu’a fait savoir l’ancien ministre Edouard sur ce sujet tout en précisant que les allégations susmentionnées ont terni l’image du pays ainsi que celle du premier ministre en place.

Après l’assassinat de M. Moïse, c’est au niveau de l’international que les suspects ont été inculpés. La justice Haïtienne fait du surplace, puisqu’à date, il n’y a pas vraiment de juges sur le dossier. Même  le chef du gouvernent  Ariel Henry avait signalé que c’est au niveau international que l’enquête se progresse. Pour Camille Édouard Junior, c’est vraiment « une humiliation », « une honte », par le fait qu’un président est assassiné en Haïti et c’est la justice américaine qui saisit vraiment le dossier.

« Ce n’est pas à la justice américaine de dire qui est coupable ou qui est innocent dans le complot de l’assassinat du président en Haïti », a déclaré Me Edouard ajoutant qu’il n’y aurait pas d’inconvénient  si le président était assassiné en territoire étrangère. « Moi je pense, c’est la justice haïtienne qui a la responsabilité  de prononcer sur la mort (NDLR : assassinat) de Jovenel Moïse », a relâché  l’ancien ministre de la justice et de la sécurité publique sous l’administration de Jocelerme Privert.

Faire confiance au système judiciaire Haïtien quand même

D’après Camille Junior Edouard, un système n’est jamais trop mauvais ni trop parfait. « Dans notre système judiciaire, c’est certain qu’il y ait des personnes problématiques. Ces personnes méritent d’être écartés », a-t-il confié au journal  tout en soulignant qu’il y a des gens qui ont la crédibilité,  la compétence qui évoluent dans le système.  M. Edouard croit que l’on doit faire de bons choix, pour que la justice haïtienne puisse redorer son blason.

« Le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince (NDLR : Me Bernard Saint-vil) est très expérimenté dans le système  et c’est à lui que la loi confère les prérogatives pour designer le juge pour instruire le dossier donc il faut faire confiance au système quand même », a relâché  Me Edouard tout en précisant que l’on doit mettre des garde-fous et faire des exigences tout en surveillant.

Notons, Si d’un côté le juriste a indiqué  que le pays est dépourvu complètement « de sa souveraineté, de sa dignité », d’un autre côté il a laissé croire que c’est un Consensus  Haïtien qui doit sortir le pays de la crise.

Wisly Bernard Jean-Baptiste

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