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Consensus non trouvé à la Jamaïque,  la crise perdure !  

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Les représentants de différentes organisations politiques,  de la société civile et des membres du Gouvernement en place ont pris part au dialogue inter-haïtien qui s’est déroulé du 11 au 13 juin dernier à la Jamaïque, mais ne sont pas parvenus à un consensus qui aurait pu être un pas vers la résolution de la crise multidimensionnelle aiguë que traverse Haïti depuis plus de deux ans.

Les négociations après trois jours de discussions n’ont pas abouti à un accord entre les différents acteurs qui ont pris part au dialogue politique inter-haïtien à la Jamaïque. « Les consultations de Kingston constituent une étape dans le dialogue avec l’ensemble de nos compatriotes, déclare Ariel Henry affirmant que le dialogue doit se poursuivre. « Nous allons continuer à parler aux uns et aux autres », confie le Chef de la Primature.

Selon le Dr Ariel Henry, le Groupe des éminentes personnalités demeure mobilisé sur la question et devrait venir bientôt à Port-au-Prince pour rencontrer le Haut Conseil de Transition (HCT) et un éventail plus large d’acteurs haïtiens qui n’ont pas pu être à la Jamaïque et ainsi continuer leur travail de facilitation.

La déception de l’ancien député A. Rodon Bien-Aimé !

« J’étais venu à la Jamaïque avec la certitude qu’on allait trouver un consensus, mais malheureusement après trois jours de discussions nous n’avons rien trouvé », déclare l’ancien député de Cerca Cavajal A. Rodon Bien-Aimé, mercredi dans la soirée à Kingston. « Je fais le constat que le Premier ministre Ariel Henry a voulu faire un pas. Il était favorable à l’idée d’ajouter deux personnes de plus sur le nombre de personne qui se trouve au sein du HCT, et il était d’accord pour constituer un Gouvernement inclusif d’unité nationale avec les différents secteurs de la vie nationale », poursuit l’ancien parlementaire qui pointe du doigt le « groupe des 8 » qui, selon lui, n’a fait aucun effort pour parvenir à un consensus. C’est le même son de cloche du côté de l’ancien opposant à Jovenel Moïse, Me André Michel.

Malheureusement on s’est retrouvé face à l’intransigeance des groupes de Montana, regrette l’allié du pouvoir en place, Me André Michel. « Certains groupes politiques ayant pris part à ce forum politique ont sans doute pensé que la CARICOM allait détruire les accords déjà trouvés pour leur donner du pouvoir. Ils ont proposé un collège présidentiel dont il n’y a aucune loi, aucun article dans la Constitution leur permettant de les mettre en place », ajoute l’avocat.

À en croire l’homme de loi, les représentants de l’accord Montana et du collectif des partis politiques du 30 janvier n’ont aucune sensibilité pour la situation critique dans laquelle se trouve la population haïtienne. « Il y a un groupe d’amis étrangers qui étaient prêts à nous porter assistance avec une force pouvant aider la PNH à rétablir l’ordre dans le pays. Cependant, nous devions avant tout trouver un consensus entre nous », explique Me Michel.

« On a fait tout ce qu’on pouvait pour pouvoir aboutir à un accord dans l’objectif d’équilibrer le pouvoir et de donner la garantie que les prochaines élections seront crédibles et inclusives », déclare, de son côté, Clarens Renois qui a pris la parole au nom du collectif des partis politiques du 30 janvier et de l’UNIR.

« Avant d’aborder la question ayant rapport au processus électoral, il faut passer par la gouvernance du pays.  Après un bilan de 24 mois du Premier ministre Ariel Henry à la tête du pays, on a constaté que la réalité d’Haïti est critique notamment sur le plan sécuritaire. Par ailleurs, il y a un blocage politique. C’est pour cela qu’on s’est rendu à la Jamaïque. On a reconnu qu’il y a une crise en Haïti. Nous voulons apporter notre support pour résoudre la crise. Malheureusement, les représentants de l’accord du 21 décembre ne se sont pas retrouvés dans nos différentes propositions », a-t-il ajouté refusant toutefois de parler d’échec pour qualifier ce qui s’est passé à la Jamaïque. « Je ne veux pas dire que c’est un échec, je préfère dire que c’est malheureux qu’entre nous on n’ait pas pu trouver un consensus après trois jours de discussions », affirme l’ancien candidat à la présidence aux élections de 2015.

Un dialogue c’est un processus. Nous avons vécu quelque chose de positif en Jamaïque. On a entamé un processus de dialogue. Pour moi, c’était impossible d’arriver à un consensus après trois jours de discussions, croit l’ancienne Sénatrice du département du Centre Edmonde Supplice Beauzile en  critiquant par ailleurs la proposition de l’autre groupe qui se base sur « la bicephalité » dans le cadre de la gouvernance du pays. « Cette question de bicephalité c’est le même refrain depuis deux ans. Cela ne marche pas », a déclaré la présidente du parti politique Fusion.

Soulignons, après toutes ces discussions en terre étrangère, que c’est le pays en général qui est perdant parce que la crise reste entière. Rappelons que depuis le début des pourparlers à la Jamaïque, soit le 11 juin, le Premier Ministre avait déclaré : « Nous ne sommes pas venus ici pour recevoir des diktats de quiconque. Nous ne sommes pas venus ici pour négocier un nouvel accord… ». Ce qui n’avait pas plu aux différents protagonistes.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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