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Dashka-Rheyna Charlemagne, une artiste pluridimensionnelle

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Enflammée depuis sa douce enfance par la magnificence artistique, Dashka-Rheyna Charlemagne devient une jeune artiste très talentueuse qui expose ce qu’elle peut extirper de plus agréable de son for intérieur. Sa passion flotte sur les douces vagues de la littérature, de la peinture, du graffiti et aussi bien de la photographie.

14 avril 1999, Dashka-Rheyna Charlemagne pousse ses premiers cris sous le ciel à Delmas dans une famille aimante qui ne manquera pas de la cajoler et la protéger. C’est une gamine hyperactive qui prend naissance, une fille pleine de rêve qui s’imagine son propre monde où elle se réfugie de temps en temps. « Je jouais rarement aux jeux de cours avec d’autres enfants, et pour cause, mon amie d’enfance et moi préférions les mots croisés et les autres jeux de société. J’ai pratiquement grandi dans cette atmosphère de monde à part, malgré la naissance de mon frère à mes neuf ans », se remémore la jeune femme de vingt-deux ans. Elle se peint comme une femme qui suit le cours de son imaginaire, qui repousse incessamment les limites pour aller au-delà de ce qu’on veut l’imposer.

On la verra ainsi comme une rebelle et une fille lunatique.  « J’aime aller à contre-courant et faire les choses à ma manière, en rejetant les diktats de la société », concède Dashka-Rheyna qui porte en elle tout ce qu’il y a de contradictoire. Sous sa voile fantasque, se cache toutefois une personne humble et déterminée qui vise l’excellence et le dépassement de soi tout en prônant des valeurs comme l’amour et l’intégrité.

Dans son petit monde d’adolescente, les livres et les dessins enluminent son imaginaire dans un contexte particulièrement haïtien. « Il y a eu cette fois où, pendant les vacances d’été, j’ai dû passer la totalité de mon temps à la maison, avec de surcroît une panne d’électricité qui a duré trois mois. C’étaient pourtant les plus belles vacances de mon enfance, car je me suis initié à des lectures plus intelligentes. Je me suis essayée au dessin et vu que j’écrivais déjà, j’ai commencé à m’installer de plus en plus dans ce monde que j’avais dans ma tête », raconte la jeune artiste, fan invétérée des dessins animés, encore vivante dans ce monde dont elle est la créatrice. « Il faut garder son âme d’enfant pour rêver grand et se mesurer à l’inimaginable », poursuit la jeune fille.

En 2004, Dashka-Rheyna intègre l’Institution du Sacré-cœur où elle passe de gaieté de cœur toutes ses classes jusqu’en philosophie. Hyperactive, elle est loin de ressembler à cette fille silencieuse et introvertie toute coincée de la classe. « J’étais la bavarde intelligente qui ne se tenait jamais en place, la petite qui ne se laissait pas piétiner par les plus grandes », se décrit avec un brin de sourire Dashka qui, à en croire ses dires, a toujours brillé par sa désinvolture, sa fougue et sa curiosité. Toutefois, elle ne se donne pas à fond dans toutes les matières, mais s’intéresse particulièrement aux notes de français, de littérature et de philosophie qui la tenaient à cœur. C’est ainsi qu’elle commence à découvrir l’art comme technique et discipline scientifique, par une autre fenêtre.

 « En effet, j’ai intégré l’atelier de dessin de mon école pour me perfectionner. Ce qui m’a permis de participer à mon premier concours de peinture », raconte Dashka qui termine à la cinquième place de ce concours. C’est justement cette première expérience qui l’invitera à explorer davantage la peinture comme art. Avec sa plume sensationnelle, elle participe en 2016 à un concours national de nouvelles, sous la direction de l’auteur haïtien le plus connu des jeunes, Gary Victor. Elle en sortira troisième lauréate. Ce qui fait, sans l’ombre d’un doute, le bonheur des sœurs de l’Institution de Sacré-cœur où la jeune écrivaine prêtait déjà sa plume au journal. « Vraiment, c’est quelque chose que j’aime faire. C’est pour cela que j’ai créé mon propre blog sur lequel je publiais certaines réflexions portant à débat », déclare l’ancienne rédactrice de Belide Magazine.

Il est clair que la vénusté de l’art a envoûté la jeune peintre Dashka-Rheyna, car elle en est totalement addictée. En classe de seconde, elle tombe sous le coup de foudre de la discipline de l’histoire de l’art, et se voit déjà historienne de l’art, tandis qu’elle ne sait ni où ni comment l’étudier en Haïti. Malgré son immense talent qui tape agréablement à l’œil, ses géniteurs comme la plupart des parents haïtiens, n’appréhendent pas le domaine artistique comme elle le souhaiterait. C’est ainsi qu’elle s’efforcera vainement à étudier l’Administration à l’Institut des hautes études de commerce et d’économie (IHECE).

Faute d’orientation professionnelle. « J’ai abandonné après quelques mois, parce que je ne supportais pas le rythme des cours et l’ambiance de l’école. On ne parlait pas de sujets intenses, ni de livres, ni d’art. Il n’y avait que les chiffres », regrette-t-elle. En 2019, elle se trouve enfin une place à IERAH/ISERSS, pour étudier cette discipline qui l’a toujours passionnée, l’Histoire de l’Art et l’Archéologie.

A vrai dire, Dashka-Rheyna Charlemagne se veut ce genre d’artiste qui, après avoir pris goût à un plaisir esthétique, en demande encore plus. En effet, elle parvient à harmoniser les couleurs de la peinture, de l’écriture, et à présent du graffiti, dans sa virtuosité inouïe. « J’ai atterri dans cette branche par pur hasard, suite à un appel à participation lancé pour un atelier. Maintenant que j’y suis, je ne trouve plus que ce soit un hasard, ni une activité anodine », confesse la graffeuse qui a déjà pris part aux deux éditions de ‘’street’’ art au féminin.

Alors, pourrait-on se demander comment parvient-elle à balancer ces diverses branches de l’art qui la mettent en extase ? Tout compte fait, il est quasiment impossible pour elle de dissocier son travail en tant qu’artiste. « Je ne suis pas écrivaine d’un côté, et graffeuse ou peintre de l’autre. Je vis les trois à la fois, car je fais danser ces trois aspects de ma personnalité afin de présenter un seul art », précise la talentueuse Dashka-Rheyna, membre d’un collectif de femmes peintres et graffeuses, SEFANM. « Je sais que l’écrivaine en moi se présentera toujours une image quand elle écrit, et que la peintre et la graffeuse pensera aux proses que peut offrir l’image en cours de sa création. C’est pour cela que j’insère des textes sur mes peintures, et décide de mettre un texte en peinture », avance-t-elle.

Somme toute, Dashka-Rheyna Charlemagne vit sa passion comme elle l’entend. Elle est en parfaite extase. Étudiante en deuxième année en Histoire de l’art et Archéologie, elle se donne à fond dans ses études et donne le meilleur d’elle-même pour obtenir sa licence, dans un premier temps. Parallèlement, elle branle sa créativité pour éjaculer une œuvre littéraire des plus exquises, tout en continuant à synchroniser les plus belles couleurs de la vie sur ses tableaux. En attendant de lire ce roman qu’elle promet aux épris des livres, et d’admirer son prochain mur, la rédaction de Le Quotidien News lui souhaite une belle vie au paradis de l’art.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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