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De la nécessité d’un bon arbitrage

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La société haïtienne est au bord de la catastrophe. Les valeurs s’effritent, les institutions vandalisées, la honte, la gêne nous ont longtemps faussé compagnie. Les vertus font profil bas devant le vice, la République va à l’envers.

En même temps que l’existence paraît de plus en plus menaçante sur ce sol conquis avec le prix du sang, le feu de la division ne cesse de s’attiser. Chacun pense pouvoir sauver sa peau seul comme si le bateau ne naviguait pas en plein cœur de l’océan avec des pannes techniques que ni le capitaine ni les matelots ni les autres techniciens n’entendent pas résoudre. Le problème est connu de tous, mais, au lieu de s’entendre autour de la solution, c’est le tohu-bohu. Dans l’intervalle, des révoltés ont déjà troué et jeté en plein océan les canaux de sauvetage à l’insue totale des chefs de la navigation.

Haïti, de nos jours, est l’expression du chaos. Rien ne fonctionne. Tout se mélange. La vie d’un homme n’est pas plus important que celui d’un chien (chien tel que considéré en Haïti). Plus d’élite pour donner le ton. La formation des enfants se fait au rabais. L’éducation est à sa plus basse expression. Les métiers ne sont plus valorisés, tous sont prêts à réaliser des sacrifices humains pour arriver là où les cieux paraissent plus cléments.

Fort de cette situation on ne peut  plus décevante, des secteurs, peut-être dans un élan de sincérité ou non, continuent d’appeler à une prise de conscience. Ces fonctions (les fonctions politiques) qui requièrent de la science, de l’expérience et des acquis théoriques, ont tellement été prises d’assaut par des opportunistes, des usurpateurs, des profiteurs, aidés par une élite sans vergogne, elles sont devenues des entraves au développement de la nation.

Même les institutions dites morales prosternent devant l’immoralité. L’on a la sensation qu’une Elite, autrement dit, un clic invisible tire la ficelle dans l’ombre. Un secteur caché entre quatre murs conçoit les crises. Bilan: accentuation de l’insécurité, du chômage, de la décapitalisation de la masse, des actes de corruption, de la cherté de la vie; la déchéance politique, économique, culturelle et environnementale. Les bonnes manières, la fraternité, l’humanisme qui faisait de nous ce peuple exemplaire sont perdus dans la boue. Tous voient la nécessité de dialoguer personne ne le veut réellement.

La culture du vivre ensemble n’est plus une valeur partagée pour l’Haïtien. La logique c’est après doit être toujours moi. Quel que soit le prix à payer je truque et une fois au timon des affaires, je prends les mesures qui s’imposent pour ne pas payer l’infraction.

Pour l’heure, le marasme politique bloque tout. Les extrémistes dans une peur réciproque font durer le processus incontournable du dialogue.

Au début de l’année, l’on a constaté une vide institutionnelle dans le parlement, pour ce mois de juillet le même scénario est en train de se reproduire avec les maires, à n’importe quel moment de la durée l’on peut le vivre à nouveau avec la présidence pris dans un étau entre l’échéance présidentielle le 7 février 2021 et une opposition qui fait monter la pression autour de lui. De toute évidence l’on s’achemine vers une situation qui s’annonce compliquée.

Quoi qu’il advienne, il faut une concertation large. Un pont, un intermédiaire impartial est crucial. On avait  fait le simulacre en octobre dernier, on a vu le résultat. Si on le refait à nouveau cette fois de façon sincère on aura le temps de sauver beaucoup de choses. Au-delà des orgueils, il faut que les acteurs viennent sur la même table. Mais, d’abord, choisissons, le couloir de transmission tout en s’assurant qu’il inspire confiance.

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