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Nomination des agents exécutifs intérimaires : Jude Edouard Pierre de la FENAMH parle de Catastrophe

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Catastrophe, coup de massue, tentative de vassalisation des municipalités…les termes ne manquent pas au président de la Fédération Nationale des Maires (FENAMH), Jude Edouard Pierre pour qualifier, le jeudi 9 juillet 2020, la nouvelle décision de l’Exécutif de convertir les maires en agents exécutifs intérimaires à l’insu des principaux concernés.

Réagissant hier  matin à la publication de l’arrêté du 7 juillet 2020 dernier, le président de la Fédération Nationale des Maires Haïtiens (FENAMH),  Jude Edouard Pierre s’est montré très préoccupé. En ce sens, il  a assimilé à une catastrophe la  décision du président Jovenel Moïse de transformer les maires en agents exécutifs intérimaires en attendant l’organisation des prochaines joutes électorales. 

C’est un grand coup pour les militants de la décentralisation, « le travail qu’ils ont accompli ces 4 dernières années a été réduit à néant » s’est-t-il désolé. « La FENAM est tombée en disgrâce car, les maires deviennent des agents exécutifs intérimaires», a déploré Jude Edouard Pierre tout en indiquant que le terme « agent exécutif intérimaire dans le statut de ladite fédération qui a été révisé  en vue de faire aux tentatives «de transformer les mairies en monnaie d’échange dans le cadre des chantages politiques ». Cette décision constitue un coup de massue tant pour les maires qui sont  reconduits que pour ceux qui partent, a-t-il ajouté.

Pour l’édile de Carrefour, si le changement a davantage été opéré au niveau du statut des administrateurs communaux c’est peut-être pour éviter une levée de boucliers que provoquerait le remplacement dans l’immédiat des élus. Plus loin ,  il a qualifié  cette démarche de l’exécutif à une tentative de vassalisation de la fonction municipale.

La majorité des maires n’a pas été consultée

Le président de la FENAMH a aussi dénoncé le fait que les maires n’aient pas été contactés au préalable à ce sujet.  « 95% des maires pour ne pas dire la totalité », a-t-il estimé. Selon Jude Edouard Pierre, le président aurait mieux fait de s’assoir avec la FENAMH, les partis politiques, les organisations de la société civile, la communauté internationale afin de trouver un consensus avec les maires qui envisagent de rester.

Judes Edouard Pierre garde sa position initiale

Même si son nom figure dans la liste des maires reconduits, M. Pierre qui n’avait jamais caché son désaccord à la volonté du pouvoir central de réduire les maires en simples agents exécutifs intérimaires reste ferme sur sa position. « Je ne peux pas changer pour un poste, ma conviction, affirme le président de la FENAMH qui croit être beaucoup plus utile au pays en empêchant que les mairies soient utilisées par les présidents au profit de l’Exécutif à l’occasion des élections. Ca n’aide pas la démocratie locale, a-t-il fait remarquer. 

La perte du droit à la parole

D’après le maire de Carrefour, avec cette décision, les administrateurs municipaux  qui deviennent dépendants de celui qui les a nommés, se verront refuser le droit de s’exprimer. « Quand on est agent intérimaire, on ne dispose pas du droit à la parole, tu fais une déclaration aujourd’hui, et demain tu es révoqué. On devient un fonctionnaire au même titre que le directeur de l’EDH, le directeur de l’ONA, entre autres», a fait remarquer Jude Edouard Pierre.

La FENAMH fixera bientôt sa position définitive

Concernant les membres de la fédération des maires qui veulent rester en poste malgré tout, Jude Edouard Pierre a fait savoir que la FENAM, en tant qu’espace démocratique, agit sous le principe de la majorité. « On ne trouvera jamais l’unanimité dans une structure composée de 420 politiciens », a-t-il déclaré avant d’annoncer que la position définitive de la FENAM sera connue sous peu, après sa participation à la discussion prévue ce jeudi après-midi avec le président de la république.

Par arrêté présidentiel publié dans Le Moniteur, journal officiel de la République, en date du lundi 7 juillet 2020, des commissions municipales ont été nommées par le  chef de l’Etat, Jovenel Moïse dans 141 communes du pays. Des  nominations qui provoquent déjà de vives protestations dans certaines communes du pays.

Marc Andris Saint-Louis

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