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Départ ordonné de Jovenel Moïse : le sujet qui fâche au sein de l’opposition

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Depuis quelques jours, un certain malaise règne au niveau de l’opposition politique haïtienne. Certains partis reviennent avec l’idée d’un départ ordonné du président Moise, d’autres au contraire, restent sur leur radicalité, réclamant son éviction sans délai de n’importe quelle manière.

Des partis comme l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) et la Fusion ont abandonné le train des structures politiques dites modérées depuis quelques temps. Membres de la Direction Politique de l’Opposition Démocratique (DIRPOD), leurs positions se radicalisent. Parallèlement, un parti comme Ayiti An Aksyon(AAA) se rapproche de plus en plus de la barque de l’UNIR Haïti qui a, contre vents et marrées, gardé sa position modérée. Les deux, pour l’heure voyagent seuls sur le train d’une sortie ordonnée pour le locataire du palais national.

Le sujet fait polémique, ce, depuis tantôt deux semaines. L’AAA et l’UNIR préconisent un départ ordonné. Clarens Renoit n’en démord. Le dialogue est incontournable. Aussi radical qu’on soit, il faut qu’on discute directement ou indirectement avec le président pour planifier son départ. Dans une intervention sur une station de la capitale haïtienne, il avait pris en exemple plusieurs régimes passés chassés du pouvoir mais avec lesquels un minimum couloir de dialogue avait été instauré.

Youri Latortue abonde dans le même sens. Selon l’ex-président de l’Assemblée nationale, le départ ordonné de Jovenel Moise a toujours été, depuis 2019, la position de son parti. Cependant, il met une petite précision pour se démarquer un petit peu du leader de l’UNIR en clarifiant ce qu’il entend par départ ordonné. « Cela sous-entend un départ sans violence du chef de l’État suivi de la mise en place d’une transition. Cela ne peut pas se faire sans une bonne planification », dit-il arguant que l’opposition ne dialoguera ni ne cohabitera pas. Il ajoute que le départ de Jovenel Moise doit être ordonné et immédiat puisqu’il n’a pas de délai en raison de l’expiration de son mandat.

L’aile raide de l’opposition, notamment le secteur démocratique et populaire ne veut pas entendre parler de cette affaire. Jovenel Moise doit partir et c’est fini. S’agissant de la manière dont cela devrait être fait, il ne s’en soucie guère.

Dans une correspondance adressée, le 30 avril dernier, au secrétaire d’État américain, Anthony Blinkin, le secteur démocratique encourage l’exécutif américain à prendre en considération les préoccupations et recommandations des 68 congressmen sur la situation d’Haïti. Il précise à l’attention de M. Blinkin que Jovenel Moise est le principal obstacle à la tenue des élections tout en réitérant son attachement à une transition sans délai.

« Le secteur démocratique et populaire réitère sa position de principe qu’il ne saurait y avoir de négociation ni de cohabitation avec Jovenel Moise. Les victimes des massacres, les cadavres des milliers de militants politiques, des femmes et enfants assassinés sont trop sacrés. A cette phase, Monsieur Jovenel Moise n’a qu’un choix : Laisser immédiatement le Palais national pour faciliter l’installation de l’Honorable Magistrat Joseph Mécène Jean Louis, le Juge le plus ancien à la Cour de cassation, désigné par l’opposition et la Société civile pour conduire la transition devant permettre le retour à l’ordre démocratique par l’organisation des élections libres, honnêtes, démocratiques et transparentes. Ce gouvernement de transition, inclusif et de taille réduite, aura pour principale mission de rétablir la sécurité, l’ordre, la paix publique et créer un environnement économique propice à l’investissement, à la création d’emploi dans le pays et à la réalisation des procès des différents massacres d’État et des crimes financiers », conclu la lettre.

Claire S. Destiné

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