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Émouvantes funérailles de Néhémie Joseph à Mirebalais

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Ce samedi 2 novembre 2019, ils étaient nombreux à venir rendre un dernier hommage à Néhémie Joseph. Hommes politiques, personnalités de la société civile, représentants du secteur des droits humains, enseignants, membres de la basoche et de la presse ont pris part à la cérémonie funèbre organisée sur la place publique de Mirebalais.

Des personnalités triées sur le volet ont gravi le podium pour rendre un ultime hommage à la victime. Pendant toute la cérémonie, des membres du Mouvement des citoyens engagés du Centre brandissaient des pancartes et des banderoles pour exiger justice pour le journaliste assassiné le 10 octobre 2019.

Judson Joseph, le doyen de la presse du bas Plateau central, a témoigné son attachement à un frère parti trop tôt. Avec un visage manifestement affecté par le départ pour l’au-delà de Néhémie Joseph, il a honoré la mémoire de la victime qui a su mettre son savoir et son savoir-faire au service de sa communauté. « Néhémie est parti, mais ses combats, ses nobles projets restent encore », a-t-il indiqué.

A l’instar des membres de sa famille et de la presse, d’autres personnalités n’ont pas manqué de vanter le courage du reporter de Radio Panic. Chavannes Jean-Baptiste, le responsable du MP, qui a partagé une entrevue réalisée avec le correspondant de Radio Mega à Mirebalais, dit assister à la cérémonie avec un esprit de solidarité. « Néhémie est un combattant, un professionnel de radio engagé, qui a su se mettre au service du peuple haïtien »,  a-t-il précisé.

Venus Louis, journaliste à radio Black FM, qui a collaboré pendant des années avec Néhémie Joseph, l’a présenté comme un défenseur de la liberté de la presse. « Néhémie Joseph est un modèle les jeunes journalistes, fait-il remarquer. C’est pourquoi, nous réclamons justice et réparation pour notre collègue assassiné par les sbires à la solde des assoiffés du pouvoir. »

Deux mandats émis

Par ailleurs, le nouveau commissaire du gouvernement de Mirebalais, Me Elioné Saint-Fleur, qui se déclare contre l’impunité et la détention préventive prolongée, agit « avec célérité » dans le cadre du dossier du journaliste Néhémie Joseph. Le 24 octobre de l’année en cours, suite à l’audition de l’épouse du journaliste, il a émis deux mandats d’amener. L’un contre un proche de Néhémie Joseph, qui était venu le chercher dans la nuit du 10 octobre pour l’emmener à une réunion, et l’autre contre Fabiola Cameau qui aurait fait des aveux dans une vidéo, attestant de sa présence lors de l’assassinat de l’animateur de l’émission « Tanbou Verite » sur les ondes de radio Panic. Selon les informations recueillies par le journal, le dossier est transféré au cabinet d’instruction.

Me Elioné Saint-Fleur a été installé le 22 octobre en cours à la tête du parquet du tribunal de première instance de Mirebalais. Il remplace à ce poste Me Faublas Romulus qui subissait de fortes pressions de la part de plusieurs organisations locales qui exigent que l’action publique soit mise en mouvement contre les assassins du journaliste à Mirebalais.

L’ancien commissaire avait déclaré sur les ondes de plusieurs médias locaux qu’il détient beaucoup d’informations sur les personnes impliquées dans l’assassinat du journaliste. « Trois semaines après le drame, l’ancien chef du parquet n’avait pas mis l’action publique en mouvement même contre X », a dénoncé  Robenson Mazarin, coordonnateur du Mouvement des citoyens engagés du Centre (MOCEC).

Le ministère de la Justice et de la Sécurité publique aurait décidé de révoquer Me Romulus de son poste de commissaire du gouvernement de Mirebalais à cause de son immobilisme dans le dossier du journaliste Néhémie Joseph.

Le Nouvelliste

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