jeu. Mai 2nd, 2024

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Et si les mouvements de protestation d’outre-mer stimulent ce peuple haïtien qui se replie dans la souffrance

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Personne n’est pas sans savoir que les mouvements sociales contre un phénomène inacceptable quel que soit le lieu où il se produit peut avoir des conséquences majeures sur d’autres groupes de personnes n’importe où ils se trouvent. Les mouvements sociaux (protestations, soulèvements…) agissent comme l’effet de la lumière dans le noir. Un simple éclat peut produire une expansion dépassant l’entendement humain. D’une manière ou d’une autre, tous mouvements sociaux peuvent inspirer d’autres groupes à assumer leurs responsabilités.

Les exemples à travers les ans sont fréquents. En ce qui concerne le cas haïtien, on peut se référer à la révolution de 1803. La révolution française y avait apporté une large contribution. Sans rappeler qu’à l’époque, la puissance coloniale était la France et elle maintenait les esclaves de l’ile dans une situation humanitaire déshonorante.

Les situations qui sévissaient dans d’autres pays en ont apporté leur goutte d’eau à la vase qui, sous peu, allait se renverser. Les idées d’une philosophie de lumière, le blocus naval, sont en autres les stimuli ayant favorisé cet exploit mondial.

Depuis quelques jours suites à une mort grossière occasionnée par un agent de police américain sur un noir, la situation a dégénéré en pleine crise de la Covid-19. Un peu partout dans le pays l’hostilité des noirs est impeccable. Ils manifestent jours et nuits, généralement de façon violente. Si c’était en Haïti, les conformistes auraient qualifié les manifestants de tous les mots. Dommage, ce sont des noirs (blancs) qui se donnent en  démonstration.

Ce meurtre que l’ex président américain avait considéré comme un rêve (ce ne devrait pas être possible aux USA en 2020) a tellement révolté le monde, le ras-le-bol populaire provoque des ramifications un peu partout sur la planète. Les peuples brisent leurs confinements, ils manifestent à l’haïtienne. Le coronavirus n’est que le cadet de leur souci.

À ce moment précis n’est-il pas lieu de redouter son impact en Haïti non pas pour dénoncer le racisme qui a couté la vie à Georges Floyd mais pour en finir avec la marginalisation, l’exclusion, les violences politiques, la banalisation de la vie et des valeurs, la misère, etc.?

Quel que soit, le paradigme utilisé pour observer la réalité haïtienne, l’on va arriver à une évidence que tout va mal. Qu’il est nécessaire qu’une réforme en profondeur soit réalisée pour repartir sur de nouvelles bases. Les circonstances en prêtent largement le flanc.

En effet depuis des siècles l’haïtien (ancien esclave) n’a jamais pu se sommeiller tranquillement. Sur le qui-vive, il est systématiquement debout sur ses deux pieds à manifester contre l’exploitation. À protester en faveur d’une vie meilleure. Les colons ont été chassés de l’ile et leurs successeurs (des haïtiens serviles) se sont succédés au fil des ans au pouvoir sans parvenir à faire rentrer cette population de va-nu-pieds. Le président actuel n’a pas pu faire mieux, sinon pire, au point même que les citoyens ne veulent pas se protéger d’une pandémie si ravageuse.

Le terrain est plus propice en Haïti. Les conditions d’existence ne sont plus. Le coronavirus, vraisemblablement, n’est pas une barrière. La population en fait peu de cas. Elle végète dans la misère mais, à chaque fois manifeste son hostilité pour essayer de changer la donne. Aux États-Unis  et dans les autres pays, la population est encadrée, néanmoins, une simple injustice les propulse dans les rues. En Haïti l’injustice est la norme.

Parallèlement, des acteurs politiques (allergiques à la chaleur du macadam) en appellent à la mobilisation. Ces leaders politiques de média (ceux qui sont des leaders seulement quand ils sont derrières les micros) sont prêts à tout tenter sans craindre le revers de la médaille. Le peuple vient de réaliser les trois mois de pays lock. Le coronavirus n’est plus une menace pour elle. Il affaiblisse l’état, il complique davantage la vie sociale. La notion de liberté de 1789 à aboutie 1803. La notion d’égalité ( aba le racisme) de 2020 peut produire le même effet (l’humanisation de l’haïtien). Le temps à certes changé mais les courants d’idées font évoluer la science. À bon entendeur!

Les trois dernières années écoulées furent les plus dures de l’ère démocratique à tous les points de vue. Tout à dégringoler. La vie est devenue si pénible au point que l’on observe une tendance grandissante de « sauve qui peut ». La confiance en l’état a effrité, la foi dans les institutions est partie en fumée, l’espoir en de nouveaux leaders n’est plus. C’est la méfiance généralisée.

Comme un baril  de poudre prêt à exploser, la situation du pays est précaire. Le peuple a l’habitude de se soulever de façon imprévisible. En proie à trois crises simultanées l’on craint la répercussion du mouvement des noirs américains sur les griefs haïtiens.

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