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Et si Moïse Jean-Charles était le président annoncé par l’alternative consensuelle?

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Dans une intervention sur une station soeur de la capitale, le porte parole du secteur démocratique et populaire, André Michel avait annoncé que le 18 novembre 2019 le président que l’alternative aura choisi tiendrait en lieu et place du chef de l’État, Jovenel Moïse, le discours de circonstance sur le site de Vertières. Ce dernier devrait quitté la capitale en cortège vers le Nord. Ironie du sort, ni Jovenel, ni le président annoncé n’a foulé le site des héros à Vertières sinon, le leader le plus redouté de l’opposition également signataire de l’alternative, Moïse Jean-Charles, qui a pris la parole, le 18 novembre 2019 sur ce lieu historique.

Deux années durant, le chef de l’État, Jovenel Moïse, n’a pas pu se rendre à Vertières. En son antre, il a tenu son discours de circonstance continuant d’appeler ses opposants au dialogue. Il a aussi salué la prouesse des héros nationaux et vanté ses efforts vers la stabilité de la nation. C’était aussi l’occasion pour lui de faire l’éloge de son armée qu’il présente comme une réponse objective à ses promesses de campagnes.

S’il est un fait que le chef de l’État était contraint de rester au palais national, il était aussi de constat que le président devant assuré la transition n’a pas été lui non plus à Vertières comme annoncé une semaine d’avance par le membre signataire de l’alternative, André Michel. Selon l’homme de loi d’un langage virulant et assuré, le président que l’opposition installerait serait en détention de son total pouvoir et sera installé dans un des bâtiments publics du pays.

Paradoxalement, c’est le leader de la plateforme Pitit Desalin, Moïse Jean-Charles, qui a tenu son discours à Vertières le 18 novembre écoulé. Ovationné par ses militants, l’ex sénateur, le dit à qui veut l’entendre qu’il est celui que le peuple avait voté car, précise-t-il, Jovenel Moïse n’est plus le représentant de la nation. « Il a été révoqué par le peuple et la communauté internationale doit comprendre le message », dit le secretaire général de la plateforme pitit Desalin. Euphorique, il qualifie de victorieux cet évènement croyant que le rêve dessalinien est sur le point d’être concrétisé.

Venant d’une tournée internationale, Moïse Jen-Charles, se dit satisfait du fait qu’Haïti soit en train de se tailler une place importante sur l’échiquier international. Pour lui, c’est un bon pas vers l’établissement d’un autre système. Le secretaire général de la plateforme pitit Desalin applaudit aussi la détermination de la population qui n’a pas permis au locataire du palais national de souiller les monuments de Vertières. Pour lui c’est une avancée considérable que, dit-il, c’est le representant de l’ampereur, Jean-Jacques Dessalines qui a tenu le discours de circonstance sur le site historique.

Dans ce contexte politique où l’avenir du pays se révèle de jours en jours plus sombre, les opinions divergent après cet évènement. Pour plus d’un, outre l’accord politique qui selon eux, fragilisent l’opposition, ce déclic du leader de pitit Desalin va attiser le conflit sous jacent qui sévit au milieu de ce bloc. C’est, pour eux, un élément en plus qui, vraissemblablement, va constituer une occasion de dislocation de l’opposition politique peinant à trouver son unité.

Membre de l’alternative, Moïse Jean-Charles a tiré profit du chysme politique. Il n’a pas en réalité été la cible des signataires de l’alternative qui parlait du président provisoire mais, en bon stratège, il a su profiter de l’occasion pour renforcer son image. Pour l’heure, les autres structures de l’opposition n’a pas encore de commentaires sur cet évènement du 18 novembre mais, quant au contexte politique, ce bloc prend de l’ampleur tout en demeurant fragile comme un oeuf.

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