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Face à la désespérance, mon mot!

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Les Premiers cas de corona virus Sont officiellement déclarés. L’état a annoncé de nombreuses mesures de restriction et de prévention. Cependant, plus de 24 heures après aucune mesure d’accompagnement outre les 200 lits annoncés par le MSPP et les réductions dans les taux d’imposition de la BRH, ne suintent de la communication gouvernementale sur ce fléau.

La population apeurée s’affole. Les rues sont totalement bloquées. Tous ont été pris de court. L’on se ravitaille comme on peut, multipliant ainsi les risques de contracter le virus. Partout des hommes masqués. L’on se croit protéger, et pourtant!

Les rayons des supermarchés sont vidés à vitesse grand V. À Pétion ville, c’est la paranoïa totale. Les files de véhicules qui investissent les rues bordant les supermarchés et les stations à essence montrent à quel point Haïti n’était pas prête. 

Le sauve-qui-peut est l’approche à la mode. L’on oublie presque les valeurs ataviques qui ont fait notre force et qui sont inscrites en lettre d’or dans la mémoire collective: L’union fait la force. Aujourd’hui l’unité semble être rebutée par tous, y compris les plus avisés, alors que la menace est commune et que nous devons absolument faire front commun.

Le corona virus met sous projecteur l’échec de plusieurs générations d’homme en seulement 24 h. Même les gestes les plus simples sont mal récités. La chasse aux infectés remet en selle l’expression la plus infecte de la bêtise humaine.

L’ignorance est un fardeau. Ceux-là qui l’entretiennent sont démoniaques. Il est donc injuste de tenir essentiellement pour responsable les victimes manipulées, maintenues en marge de la société depuis des lustres. Nous essayons de déconstruire en quelques heures ce que nous avons construit en deux siècles: la bêtise!

Il faut chercher ailleurs. Les lockers et les dilapidateurs, pour une fois, font semblant de parler à l’unisson. La trêve politique s’est imposée d’elle-même. C’est une autre manière de faire de la politique. De trouver écho dans l’espace public. Pas question de faire profil bas et de laisser les espaces de parole aux gens du pouvoir ou autres spécialistes qui pourraient devenir d’éventuels concurrents. 

Leurs messages aux allures de requiem sonnent faux dans les tympans des opprimés. Le mal est fait. Au cœur de l’effondrement du monde globalisé, Haïti est seule face au Corona Virus. Amorphe, sans la moindre capacité sérieuse de riposte.

La mort nous guette! Nous attendons. La mort ou un réveil de la pitié internationale, comme les hyènes dans la savane. Mais ce qu’on attend dépasse la simple envie de satisfaire un appétit féroce comme faisait il y a quelques jours les voleurs et autres prédateurs de la République. L’on attend l’espoir. Une chance de survivre, une chance de faire partie de ceux qui feront le bilan.

Condamnés des temps modernes, otages des politiques au service de groupes économiques de plus en plus cyniques, le peuple haïtien mesure aujourd’hui l’étendu du mal qui lui a été fait depuis l’indépendance et encore plus pendant les heures sombres d’après 1986. Et ils sont encore là ces fossoyeurs de la liberté, apôtre de la domination. Combien en restera-t-il après ?

C’est là encore une grande inquiétude. Mais leur disparition peut-être aiderait à construire autrement. À construire un pays plus juste, plus égalitaire. 

Que la nature nous vienne en aide!

LEPS le MAGNIFIK

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