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Franck S. Vanéus : « j’écris pour respirer»

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Franck S. Vanéus est avocat depuis plus de vingt (20) et détient un master en philosophie. Il publiera un recueil de nouvelles (Passagers du paradis) et un recueil de poésies (Boulevard des cœurs désunis) le 12 juin 2021 à La Shekinah Hôtel sis au numéro 40, Thor 10, Carrefour.

Passagers du paradis est le titre de votre premier recueil de nouvelles,qu’est-ce qu’il raconte?

Dans ce texte plusieurs thématiques ont été abordées. Il s’agit d’un condensé de sujets divers ayant en commun les péripéties des haïtiens ici et ailleurs. Chaque histoire touche un aspect de notre vécu. L’haïtien, peu importe sa condition, son degré de développement ou sa culture, est traversé par des sentiments qui le rendent unique. Notre histoire récente étale au grand jour notre mal-être. On se cherche. Cette quête incessante ne date pas d’hier. Plus le temps passe, plus notre mal semble profond. Ces petits textes, puisqu’ils sont assez cours, racontent, passablement, un peu de tout cela.  

Vous êtes dans l’avocature depuis près de vingt ans, et aujourd’hui, vous vous lancez dans la création littéraire, qu’est-ce qui explique ce tournant?

Il ne s’agit nullement d’un tournant dans ma vie. Cette ouverture vers le monde littéraire apparaît comme un passage obligé. Un saut inéluctable. La littérature a toujours été omniprésente dans ma vie. Les livres m’obsèdent depuis ma prime jeunesse. Je crois qu’ils m’ont aidé à surmonter toutes les difficultés de l’existence avec un peu plus de sérénité. Quand tout va mal, il reste un bon bouquin pour noyer son chagrin. La famille et les amis se délectent de mes écrits depuis une éternité. Je veux franchir le rubicond, aujourd’hui, parce que les vagues tumultueuses du confinement et  de l’insécurité m’ont entraîné sur les rives de la solitude. Elle me porte à bout de bras et me jette dans un précipice sans fonds: la création littéraire. C’est jouissif, presque orgasmique. J’écris pour pouvoir respirer. Les mots, parfois, m’empêchent de dormir. Mon salut passe par un tête- à-tête avec mon portable. Dans ces moments-là plus rien ne compte. Écrire devient une obsession. Une forme de libération.

Vous allez aussi publier un recueil de poésies ?

Je compte en effet publier aussi quelques poèmes. Je ne me savais pas doter d’une âme poétique jusqu’au jour où des amis ont parcouru fortuitement quelques-uns de mes textes. Face à leur étonnement, j’ai persévéré dans cette voie. Le poète s’ouvre sur le monde en y jetant un regard empreint de sentiments, souvent, purs. Parfois, il éructe contre les bien-pensants qui pètent plus haut que leurs culs et dénoncent aussi les injustices. L’âme du poète est incommensurable, son cœur aussi grand que l’univers.

Vous avez sans nul doute des attentes ?

Des attentes? Oui et non. Il me semble dans l’ordre du possible de pouvoir se transcender et donner le meilleur de soi en toutes circonstances. De ce point de vue, mes attentes par rapport à moi-même, sont immenses. J’entre dans un processus d’humanisation accrue. Il faut être meilleur chaque jour malgré les limites du monde environnant qui étale de plus en plus sa laideur et sa méchanceté. Tout est possible à force de lutter. Le changement doit venir de l’intérieur. Changer le monde ne dépend pas d’un être. Devenir meilleur est à portée de main. Il suffit de le vouloir. 

Non, je n’ai aucune attente extérieure. Aucune. Je savoure ce que la vie met à ma disposition. Je compose avec tout, le bon comme le mauvais.

Et après?

D’autres textes sont en attente. Leur parution se fera selon le calendrier arrêté par mon imprésario. Les recueils de poèmes, romans et nouvelles se bousculent dans ma tête, et, s’entassent dans mes tiroirs. Il suffit d’un mot, pour les publier. L’après est fin prêt.

Propos recueillis par Ansky Hilaire

anskyhil22@gmail.com

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