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Haïti a la capacité de résoudre le problème de l’insalubrité, selon Nel Ange St Cyr

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La Journée internationale de la terre nourricière le vendredi 22 avril a été l’occasion de repenser à la détérioration de l’état de la planète et des conditions de la vie sur terre. En Haïti, l’un de nos plus grands défis sur le plan environnemental reste la gestion des résidus solides, selon l’activiste la militante pour la protection et l’aménagement de l’environnement, Nel Ange St Cyr.

La question de la gestion des résidus solides, en particulier celle des déchets plastiques, reste un grand défi non seulement pour Haïti, mais aussi pour tous les autres pays du monde. La production mondiale de plastique n’a cessé de s’accroître ces dernières décennies. Selon le National Geographic, « la production mondiale de plastique a connu une croissance exponentielle, passant de 2,3 millions de tonnes en 1950 à 162 millions en 1993, puis 448 millions en 2015 ». « Depuis 2015, plus de 6,9 milliards de tonnes de déchets plastiques ont été produites. Environ 9% ont été recyclés, 12% ont été incinérés et 79% ont été accumulés dans des décharges ou dans la nature », toujours selon les données publiées par le National Geographic. 

Pour l’Organisation des Nations Unies, il est une urgence absolue de restaurer la planète, la nature qui, dit-elle, « souffre et nous envoie des signaux forts, que nous ne pouvons plus négliger. Les océans se remplissent de plastique et deviennent plus acides ». Pour l’ONU, cette édition 2022 de la Journée internationale de la terre nourricière est une première de la « Décennie des Nations Unies pour la Restauration des Écosystèmes ». « Les écosystèmes soutiennent toute la vie sur terre. Plus nos écosystèmes sont sains, plus la planète et ses habitants sont en bonne santé. La restauration de nos écosystèmes endommagés contribuera à mettre fin à la pauvreté, à lutter contre le changement climatique et à prévenir une extinction massive », selon un article publié par l’ONU en l’occasion.

 Un procédé simple et rentable

En Haïti, la gestion des déchets solides semble constituer un mur infranchissable. Pour Nel Ange St Cyr, activiste pour les causes environnementales et propriétaire d’une compagnie qui œuvre dans la revalorisation du plastique, le pays ne produit pas une quantité exagérée de déchets plastiques et la gestion ne devrait pas poser de si grands problèmes. Selon celle qui a fait des études sur la protection et l’aménagement de l’environnement à l’Université Quisqueya (UniQ), le processus est simple, il s’agit de collecter les déchets, les transporter, les trier, puis détruire ceux qui peuvent l’être, et conditionner le reste pour le recyclage. « Après la collecte, le transport et le tri des déchets, il convient de les recycler en fonction du type de déchet. Pour les déchets organiques, ils peuvent être réutilisés pour en faire du compost. Les déchets plastiques eux, peuvent être recyclés afin d’être réutilisés par les compagnies qui les utilisent », souligne-t-elle.

« On produit des déchets chaque jour, nous devrions par conséquent nous donner pour principe de les collecter au moins  tous les deux jours, et d’en faire une meilleure gestion pour éviter les problèmes auxquels nous sommes confrontés chaque jour à cause d’eux », dit celle qui pense qu’en prenant le soin de bien gérer les déchets solides, il y a des bénéfices à en tirer.

« Si un jour, nous décidons enfin de donner de l’importance à notre qualité de vie, nous prendrons aussi le soin d’avoir un environnement sain », dit-elle.

Les municipalités face à leurs responsabilités

« Pour résoudre le problème de l’insalubrité dans le pays, les institutions publiques, en particulier les autorités municipales, ont un rôle de premier plan à jouer. Nos maires devraient faire de la propreté une priorité absolue. Des maires éduqués, responsables, soucieux des bonnes choses, et qui savent comment gérer le problème des déchets sont une condition sine qua non si on veut vraiment le faire. Mais il y a aussi la question du budget. Les autorités municipales doivent disposer de fonds budgétaires spéciaux pour la protection de l’environnement, afin de mobiliser les ressources humaines et matérielles nécessaires », précise-t-elle. 

Pour Nel Ange St Cyr, la responsabilité revient aussi en partie aux citoyens qui ont un rôle à jouer dans le processus. « On peut évidemment envisager une approche par le bas où les citoyens seront impliqués dans le processus. Mais vu l’état actuel des choses, même avec la formation et les connaissances nécessaires sur leurs comportements face aux déchets, les citoyens ne pourront pas le faire si l’État n’assume pas sa part de responsabilité. Ce qui revient à dire qu’envisager une approche par le bas ou par le haut n’est qu’une question de point de vue parce que tout le monde devra  jouer son rôle pour pouvoir résoudre le problème ».

Clovesky André-Gérald Pierre

Cloveskypierre1@gmail.com

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