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Haïti : Au moins 160 000 déplacés internes depuis le début de l’année, l’insécurité fait craindre le pire

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A man carries a sign that reads in Creole "Down with insecurity," during a protest against increasing violence in Port-au-Prince, Haiti, Tuesday, March 29, 2022. The protest coincides with the 35th anniversary of Haiti’s 1987 Constitution and follows other protests and strikes in recent weeks in the middle of a spike in gang-related kidnappings. (AP Photo/Odelyn Joseph)

L’insécurité à Port-au-Prince rend les Haïtiens nomades dans leur propre pays. Beaucoup de personnes sont obligées de quitter leurs  quartiers et leur maisons pour se réfugier ailleurs. Selon un rapport de l’ONU, depuis le début de l’année au moins 160 000 personnes ont été obligées de quitter leurs foyers, à cause de la violence des gangs. Cossy Roosevelt, journaliste de carrière, témoigne de son expérience.

La situation sécuritaire du pays devient de plus en plus insoutenable. Au cœur de la capitale haïtienne, presque toutes les communes sont contrôlées par des bandits armés qui sèment la terreur. La circulation est quasiment impossible et personne ne peut prendre le risque de se déplacer pour se rendre quelque part sans s’informer d’abord. En ce mois de mars, la commune de Pétion-ville n’a pas été épargnée par la machine infernale de l’insécurité.  En effet, depuis quelques semaines, des quartiers de Pétion-Ville comme Route de Frères, Diègue, Marlique, Fort Jacques  ou encore Meyotte et les zones avoisinantes sont devenus les cibles des bandits armés. 

Si certaines communes étaient encore épargnées par cette catastrophe,  à présent il est difficile d’en trouver une qui ne soit pas sous le contrôle d’un gang. Beaucoup d’habitants de cette commune ont dû mettre les voiles pour sauver leurs vies et celles de leurs proches. Des écoles ont dû fermer leurs portes.

Malgré les ripostes de la population, notamment à Marlique, les bandits n’ont pas totalement lâché l’affaire. Dans l’après-midi du vendredi 17 mars dernier, ils ont envahi la zone de Marlique et ont incendié des maisons et des voitures et ont fait plusieurs victimes. Le journaliste Cossy Roosevelt a vu son véhicule disparaître dans les flammes et sa résidence criblée de balles.

Selon M. Roosevelt, le quartier de Marlique est sujet de menaces de la part des groupes armés. Ces derniers menacent de revenir pour terroriser la population qui, pour une grande partie, a déjà quitté les lieux pour se rendre dans des quartiers voisins moins menacés ou dans d’autres communes. Cossy Roosevelt rapporte que le vendredi 17 mars, les hommes armés ont débarqué et ont tiré sans contrôle. Environ 19 voitures stationnées le long du chemin ont été incendiées et plusieurs résidents du quartier ont été victimes d’une manière ou d’une autre.

Selon  un dernier rapport des Nations Unies , de janvier à mi-mars, environ 531 personnes ont été victimes des attaques perpétrées par les bandits armés. La plupart des victimes résidaient à Port-au-Prince, selon l’ONU. « Ces violences poussent les habitants à fuir leur domicile», souligne l’ONU. Plusieurs personnes se retrouvent sans abri et sans toit pour se mettre à l’abri. Certains s’installent sur des places publiques, d’autres se réfugient dans des camps qui peuvent héberger jusqu’à 1000 personnes, comme c’est le cas du camp de Delmas 19, qui supporte près de 1300 personnes. Depuis le début de l’insécurité, l’ONU souligne qu’au moins 160 000 personnes ont dû quitter leurs maisons pour fuir les gangs.

La situation sécuritaire du pays est grave. Le fléau des groupes armés tend à s’étendre sur tout le  pays. Aujourd’hui, les déplacés sont des milliers. Toutefois, Si l’État continue dans son impuissance et ne fait rien pour mettre les bandits hors d’état de nuire, qu’adviendra-t-il de ce pays appelé,  jadis, la perle des Antilles?

Leyla Bath-Schéba Pierre Louis

pleyla78@gmail.com

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