Haïti-Santé : infection cutanée dans la commune de Pestel, une organisation demande l’intervention de l’État Central
3 min readSelon une étude menée par le Mouvement de Progrès pour l’Avancement de Pestel (MOPAP), un cas apparenté à la gale a été détecté dans l’une des sections communales de cette ville située non loin de l’arrondissement de Jérémie. Face à cette menace sanitaire, l’Initiative des Jeunes pour l’Avancement National d’Haïti (INIJANH) interpelle les autorités de l’État afin de garantir la sécurité sanitaire des habitants.
Depuis le 14 avril 2022, le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), dans un avis, a fait le constat de la présence de l’épidémie dans plusieurs zones en Haïti. Pour sensibiliser la population et l’inciter à se protéger, le Ministère a exhorté celle-ci à appliquer les mesures préventives qui s’imposent. Selon le MSPP, il faut « éviter tout contact direct avec une personne infectée », « faire bouillir la literie », « désinfecter les vêtements, draps, oreillers, et serviettes de bain », « aérer les espaces », « se baigner avec de l’eau propre », « éviter surtout de se gratter la peau malgré l’envie ».
En effet, c’est au tour de la commune de Pestel de se retrouver touchée par cette épidémie cutanée. À Bernard Gousse, une section communale constituée de 36 habitations, 189 maisons et qui a une population s’élevant à environ 2309 habitants, on a recensé un cas d’infection cutanée proche de la Sarcoptose, selon les données d’une enquête menée par le Mouvement de Progrès pour l’Avancement de Pestel (MOPAP).
Selon John Wilhem K. Guillaume, l’un des membres de l’Initiative des Jeunes pour l’Avancement National d’Haïti (INIJANH), contacté par le Journal ce samedi 30 avril 2022, c’est à travers une campagne de sensibilisation que le MOPAP, a découvert ce cas. Il s’agit d’un enfant de 5 ans, dont l’identité n’a pas été révélée. « Celui-ci vit dans une famille de 9 personnes, dont 5 enfants d’au moins 10 ans et 4 adultes », a indiqué M. Guillaume. Cependant, pour cet enfant, poursuit M. Guillaume, « la situation est d’autant plus grave que la famille vit dans une extrême précarité ».
« Malgré la précarité de la population de Bernard Gousse en général, il y a une absence totale des autorités de l’État, d’un point conjoncturel et structurel dans la contrée », a fait savoir M. Guillaume. « N’était-ce pas les travaux de certaines organisations locales telles que l’INIJANH et le MOPAP, il n’aurait pas été porté à la connaissance de la population que cette épidémie est présente à Bernard Gousse », indique M. Guillaume soulignant que la section communale n’est dotée d’aucun Centre de Santé.
Par ailleurs, d’après les dires de M. Guillaume, des 36 localités faisant partie de la section communale de Bernard Gousse, seulement une a été prise en considération dans le recensement. « On ne sait pas, par conséquent, si les autres localités sont touchées par cette épidémie », précise-t-il tout en ajoutant que d’autres études vont être réalisées pour le vérifier.
Pour pallier à la progression de l’épidémie dans la commune de Pestel, l’État Central devrait prendre des mesures efficaces, selon M. Guillaume. En raison du manque de formation de la population en ce qui concerne des situations sanitaires similaires, John Wilhem K. guillaume croit que « les autorités sanitaires devraient la sensibiliser pour mieux stopper la progression de l’épidémie. Elles doivent aussi mettre en place des cliniques mobiles et renforcer les centres de santé, qui sont éloignés de la section communale Bernard Gousse ».
Jonas Reginaldy Y. Desroches