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Insécurité en Haïti : front désuni face au phénomène du kidnapping

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Les cas d’enlèvements son comme devenus un secret de polichinelle pour les citoyens qui fréquentent la région métropolitaine de Port-au-Prince. En effet, la menace est constante. Ils se comptent par dizaines chaque semaine. Et à chaque fois, les mouvements de protestations contre ce phénomène restent sectoriels, et le nombre des victimes ne cessent de grimper.

Jadis, les rues de Port-au-Prince bondaient de toutes sortes de mouvements de protestations contre les différents problèmes du pays. Les protestataires réclamaient par milliers, de meilleures conditions de vie. Cependant, depuis la mort de l’ex-président Moïse, elles se font plus rares. Hors-mis les récentes sorties ouvrières pour la hausse du salaire minimum, moins de citoyens osent arpenter les rues pour demander des résultats probants contre le kidnapping, entre autres, qui fait rage dans la région métropolitaine de Port-au-Prince surtout.

Ce lundi 14 mars 2022, des mouvements de protestations ont eu lieu dans quelques rues de la Capitale. Les protestataires réclamaient la libération d’un directeur d’école que détiennent les ravisseurs, ainsi que pour d’autres victimes. D’un autre côté, ces mouvements de protestations coïncidaient avec le début des trois journées de grèves lancées par l’Association Médicale Haïtienne (AMH), en signe de protestation contre le phénomène d’insécurité qui met le pays à genoux. Cette décision de l’AMH survient après que les médecins Pierre Boncy et Michel D’Alexis aient été enlevés dans les locaux de leur clinique.

Les actes du Gouvernement ne suivent pas ses mots

« Restaurer l’autorité de l’État et créer un climat sécuritaire pour ramener la paix et la confiance de la population ; Instaurer un climat de sécurité et d’apaisement sur l’ensemble du territoire… », telles sont entre autres, les missions que le Gouvernement actuel s’est lui-même octroyé à travers l’Accord du 11 septembre 2022 dans son article 14.

Plus loin, le Gouvernement s’engageait à prendre une série de dispositions devant mener vers le « rétablissement de la paix civile sur tout le territoire ». Élimination des gangs armés afin de rétablir la libre circulation des personnes et des biens ; contrôle du trafic d’armes et de munitions ;

Création d’une Unité antiterroriste avec tous les moyens nécessaires, capable d’intervenir sur tout l’étendue du territoire national ; Suppression de tout corps armé opérant illégalement sur le territoire national ; La relance d’un processus de professionnalisation de la Police Nationale et un renforcement des forces armées ; la création d’un « Conseil de Sécurité Nationale ». Autant de dispositions prévues par le Gouvernement qui sont à présent jetées aux oubliettes.

Les belles promesses sont multiples, cependant, le Gouvernement n’a encore, après huit mois au pouvoir, mené une seule action concrète capable de freiner le phénomène d’insécurité. La tendresse du Gouvernement face au phénomène du banditisme armé dans le pays est criante. Pendant que toutes les couches de la population haïtienne, y compris des autorités policières sont victimes tous les jours de la crise sécuritaire, le chef du Gouvernement enchaine des voyages à l’étranger et des conférences de presse, pour « adresser le problème d’insécurité ».

La PNH fait de son mieux

Le mercredi 16 mars 2022, des agents de la Police Nationale d’Haïti ont réussi à éviter une semaine noire au sein d’une famille à Port-au-Prince. En effet, à la Rue des Casernes, des agents de police ont réussi la prouesse de déjouer une tentative de kidnapping, et ont abattu par la même occasion les trois présumés criminels. De temps à autres, l’institution policière parvient à maitriser certains actes de banditisme. Cependant, vue l’ampleur de la situation, elle semble impuissante devant le phénomène d’insécurité.

Un réveil timide

Petit à petit, la population essaie de prendre le chemin des revendications. Le gouvernement est aux rangs des abonnés absents, les Forces Armées d’Haïti remobilisées n’apportent pas vraiment de suupport, la population semble être livrée à elle-même. Des mobilisations prennent forme peu à peu contre le phénomène, les différents secteurs de la vie nationale sont indignés face à la situation. Entretemps, le Collectif 4 décembre appelle la population à manifester le 29 mars prochain, contre le kidnapping tout en arguant que la population reste comme l’ultime recours.

Clovesky André-Gérald PIERRE cloveskypierre1@gmail.com

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