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Insécurité, sécheresse, l’addition est salée pour de nombreux paysans de l’Artibonite

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À côté de nombreuses personnes qui essaient de quitter le pays dans le cadre du programme  « humanitarian parole » de Joe Biden et de la grave crise politico-sécuritaire, l’autre catastrophe qui apparemment attend le pays est « l’insécurité alimentaire ». Le département de l’Artibonite étant reconnu comme étant le grenier du pays est devenu la proie des bandes armées qui empêchent les  paysans  de travailler librement, sans oublier la sécheresse qui frappe durement le pays.

Haïti est sur le point de connaître des jours encore plus difficiles.  L’avenir est sombre. La crise environnementale est à nos portes. Elle avance à un rythme effréné. Intervenu dans la presse à cet effet, l’ingénieur agronome Garry Alliance évoque, entre autres,  la question du réchauffement climatique.  « La sécheresse s’accentue dans les hauteurs de Léogane à l’approche de la campagne agricole de printemps. Avec une tempête de poussière exagérée, l’assèchement de nos bassins hydrographiques et hydrologiques, les montages de Léogane connaît une sécheresse hivernale exceptionnelle. Après un nouveau record de 35 jours sans pluie et un hiver très sec, le rechargement des nappes phréatiques  est menacé », alerte-t-il.

Il n’y a aucun plan agricole pour permettre à ceux et celles qui dépendent de l’agriculture de connaître des jours meilleurs, dénonce M. Alliance. « Aujourd’hui, nous avons une terre fertile, mais nous l’avons perdue. La main-d’œuvre sur laquelle on se reposait pour dire que le pays était à vocation agricole est en train de fuir Haïti  et à présent le climat nous rend la vie difficile. Et c’est en raison de nos comportements irresponsables envers  l’environnement », explique-t-il.

L’impact de la terreur des bandes armées sur les plantations de riz dans la vallée de l’Artibonite

La violence des gangs armés dans le département de l’Artibonite, particulièrement dans la Petite-Rivière de l’Artibonite, impacte les productions de riz. « Cette situation a de lourdes conséquences sur les rizières de la vallée de l’Artibonite. Les paysans ne peuvent plus planter de riz à cause de l’insécurité. Ils perdent le contrôle de toutes les terres qu’ils travaillaient », dénonce John Reekedson Joseph, Président du Groupement des Jeunes Visionnaires pour le Développement (GROUPJEVIDEV) lors d’un entretien réalisé avec le journal Le Quotidien. « Si un planteur veut planter du riz, il doit aller payer même quand il récolte le riz », a-t-il ajouté.

En dépit du fait que la catastrophe humanitaire paraît inévitable,  M. Joseph suggère à l’Organisme de Développement de la Vallée de l’Artibonite (ODVA) de réfléchir à la façon dont il devrait procéder pour venir en aide aux agriculteurs vivant dans le département de l’Artibonite. « L’ODVA doit trouver un moyen d’identifier toutes les plantations afin de voir comment leur apporter une assistance. Il doit faire tout son possible pour augmenter l’alimentation en eau du barrage de Canneau, situé entre Verettes et Petite Rivière de l’Artibonite, deux communes qui ont des problèmes d’insécurité », recommande-t-il en ajoutant que l’ODVA doit aider les agriculteurs à obtenir des semences et des engrais pour les plantations de riz.

Quand est-ce qu’on peut parler de sécheresse ?

Dans le contexte actuel marqué par une insécurité alimentaire, l’ingénieur agronome Garry Alliance explique qu’il y a lieu de parler d’une sécheresse globale ou généralisée. Selon lui, il existe trois types de sécheresse auxquels fait face le pays, qu’il nomme : « sécheresse généralisée ». « Sécheresse agronomique, les plantes n’ont pas la capacité d’aller puiser de l’eau pour survivre, à partir de ce moment, on parle de flétrissement des plantes, il y a aussi la sécheresse hydrologique. C’est quand les rivières, les sources sont à sec et, enfin, la sécheresse climatique.  C’est quand il n’y a pas de pluie ou quand il y en a mais que cela se fait à un rythme exagéré où il devient difficile de la contrôler », explique M. Alliance.

Le pire reste à venir selon toute vraisemblance. Pour se référer aux propos de l’ingénieur agronome Alliance, si on rate la campagne de printemps avec nos bassins hydrographiques qui se sont taris, nos sources risquent d’être très menacées et  une catastrophe humanitaire fera son apparition dans le pays.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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