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Jovenel Moise plus rassuré que jamais

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Le président Jovenel Moïse prend ses opposants politiques pour des clowns qui font de la mise en scène. D’un ton ridiculisant, le chef de l’État les rappelle qu’il partira le 7 février 2022 et sera remplacé par un président élu. Soutenant avoir les mains toujours tendues en vue d’un accord politique, le locataire du palais national affirme qu’il ne peut pas attendre indéfiniment les membres de l’opposition politique et laisser le pays stagner dans la misère.

Jovenel Moïse ne prend pas au sérieux les agissements de l’opposition qui se prépare à tout chambarder à défaut du départ du chef de l’État. Il en fait peu de cas, soutenant au passage qu’il ne va tolérer aucun désordre dans le pays. Si l’opposition politique mise toujours sur le « dechoukay », l’élu du PHTK instruit déjà toutes les instances concernées à faire régner l’ordre sur toute l’étendue du territoire.  » Nou nan yon Eta de dwa, pagen briganday kap vin fèt la », tranche le chef de la nation arguant »kounyea, ti rèsla se pou pèp la ».

Aux accusations faisant croire qu’il fait cap vers la dictature, Jovenel Moise s’inscrit en faux et rassure ses opposants. « Je ne suis pas là pour bagarrer. Le peuple ne m’a pas voté pour ça. Il m’a donné le pouvoir pour mettre en harmonie les dirigeants et les opposants en vue du développement de la société. Ne vous laissez pas pris dans le piège des semeurs de troubles dissimulés qui ont assassiné le père de la patrie pour vous en prendre à chaque président qui arrive au pouvoir. Le désordre est dans leur avantage », prêche M. Moïse, balançant au passage: »wòch nap tire sou mwenyo, yo te banm yo tou poum tire sou nou. M jis chwazi pafèl paske ni mwen ni nou nan opozisyon an,nousefrè ».

Les opposants du pouvoir ne veulent rien entendre, le désordre généralisé est leur plan B si le chef de la diplomatie haïtienne persiste à rester au pouvoir. Et cela, ce sera sous son entière responsabilité, a dit en conférence de presse, André Michel. Dans une adresse à la nation, Jovenel Moïse invite l’opposition àentrer dans la démarche de l’accord politique inclusifau lieu de se perdre dans des tractations. C’est pour cette raison, dit-il, qu’il prend la décision de maintenir malgré tout son bâton de pèlerin. » Se pa chita fèbriganday. Pou kont mwen, m pete apsè a. Kounyase pou nou vin chitaansanm poun pezel. Ann chita poun jwenn yon akò politik pou anviwon 25 ane poun met peyi a sou wout devlopman. Nou paka toujou chak on prezidan monte,kou poul ale nou pale de akò. Konstitisyon an di kouman sa fèt. Si se akòki pou fèaltènanspolitik la, ann metel nan konstitisyon an », reproche le numéro un de la nation, dénonçant l’ancrage de l’hypocrisie dans la société.

Accroché à l’idée du 7 février 2022, le président fait la leçon à ses opposants qui l’accusent de dictateur. « Vous perdez votre temps à incendier le pays au lieu de vous mettre en mode campagne. La population ne va pas vous faire cadeau. Si vous ne vous préparez pas à aller vers la population dès maintenant et vendre votre programme, vous serez surpris comme je vous avais surpris. Il n’y aura pas de vote fantôme. La politique est un sacerdoce, il faut que vous vous mettiez au service de la population », a fait savoir Jovenel Moïse, arguant que l’apatridie n’est plus possible en Haïti.

Par ailleurs, le dauphin de Michel Joseph Martelly rappelle aux opposants qu’il n’est pas fermé aux pourparlers. Au contraire, il se dit prêt pour dialoguer, quelle que soit la manière, mais « je ne peux pas stopper la marche du pays pour vous attendre indéfiniment », précise-t-il. « Si vous appelez cela une volonté de ne pas dialoguer, pour moic’est plutôt le sens d’un dirigeant responsable », fait remarquer le président, annonçant avoir déjà enterré cette pratique transitoire qui, à travers les contrats bidons passés, fait régresser le pays de plusieurs décennies.

Daniel Sévère

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