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La FJKL présente un rapport accablant de la gouvernance d’Ariel Henry avec 2845 personnes tuées en Haïti durant ces 21 derniers mois

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Depuis la prise de fonctions d’Ariel Henry le 20 juillet 2021, 2845 personnes ont été tuées. De plus, entre avril 2022 et avril 2023 environ 16 massacres et attaques armées ont eu lieu dans divers quartiers à Port-au-Prince, révèle la Fondasyon Je Klere ( FJKL) dans un rapport rendu public le 2 mai 2023 intitulé : « Situation de terreur en Haïti, les chiffres noirs du gouvernement d’Ariel Henry ».

Le Dr Ariel Henry, lors de son discours d’investiture, le 20 juillet 2021, avait déclaré : « L’une de mes tâches prioritaires sera de redonner à la population l’assurance que nous mettrons tout en œuvre pour rétablir l’ordre et la sécurité ». Or, plus de 20 mois après son installation, la situation sécuritaire d’Haïti ne fait qu’empirer. Ainsi, la Fondasyon Je Klere a indiqué que 2845  personnes ont été  tuées pendant ces 21 derniers mois, de juillet 2021 à avril 2023. 

« Entre avril 2022 et avril 2023, environ 16 massacres et attaques armées ont eu lieu en divers quartiers, villes et localités :  […] Cité-Soleil, Bel Air, Solino, Plaine du Cul-de-Sac, Butte-Boyer, Santo, Tabarre, Pernier, Fermathe, Thomassin, Laboule, Meyotte, Malik, Source-Matelas, Canaan, Pétion-Ville, Debussy, Liancourt, Verrettes, Croix des Bouquets, Petite Rivière de l’Artibonite et L’Estère », peut-on lire dans ce rapport soulignant par ailleurs que plus de vingt et un  mois après l’arrivée d’Ariel Henry à la tête de la Primature, le chaos est total, les gangs sont partout, surarmés et d’une violence hors de contrôle.

Selon les précisions de la FJKL, les chiffres non exhaustifs s’élèvent à plus de deux mille (2000) morts violentes ; plus d’un millier (1000) de cas de kidnapping, des cas de viol, de vol, d’incendie, des destructions de propriétés d’autrui, de plantations, des déplacements massifs de population au niveau interne, de multiples perturbations des activités scolaires, économiques, commerciales, sociales et culturelles, des exécutions sommaires, sans parler de la dangerosité des routes nationales abandonnées aux gangs armés. En conséquence, il est souligné dans ce rapport que « la gouvernance d’Ariel Henry est caractérisée par des actes de violation systématique des droits humains, un mépris total du droit à la vie et de la dignité humaine ».

Quel devrait-être le premier devoir d’un Gouvernement ?

À en croire la FJKL, le premier devoir d’un Gouvernement est d’assurer la sécurité de sa population, la tranquillité des rues, la libre circulation des personnes et des biens sur son territoire. Alors que selon l’organisation  de défense des droits humains,  « le Gouvernement du Dr Ariel Henry a piteusement échoué dans cette tâche. L’escalade de la violence, l’insécurité généralisée et l’impunité officielle qui caractérisent la gestion du pouvoir d’Ariel Henry sautent aux yeux ».

4 policiers tués en moyenne par mois

Ce vent de violence qui souffle en Haïti depuis l’arrivée de M. Henry à la tête de Primature touche également les policiers. « De juillet 2021 à avril 2023, donc en près de vingt et un mois, 84 policiers ont été tués par balles », indique la FJKL qui souligne qu’en moyenne 4 policiers sont tués par mois.

Selon les révélations de la FJKL, dans de nombreux cas, certains policiers sont tués par leurs pairs. Et pour argumenter ce constat, l’organisation de défense se fonde sur un « rapport d’investigation rendu étonnamment public suite à l’assassinat des policiers à Liancourt.  Ce rapport fait état d’un piège tendu par de hauts gradés de la PNH pour faire tuer les policiers dans le cadre d’une lutte hégémonique au sein du Haut commandement de la Police Nationale ». «  Les corps des policiers n’ont toujours pas été récupérés par la PNH qui n’a annoncé aucune arrestation au niveau des bandits », déplore la Fondasyon Je Klere.

Des travailleurs de la presse tués

Par ailleurs, la vague de violence qui sévit en Haïti touche de plein fouet le secteur de la presse. La FJKL a recensé 9 cas de journalistes et de collaborateurs des médias tués dans le pays, soit en moyenne 2 journalistes tous les 3 mois, peut-on lire dans le rapport. Selon la FJKL c’est « du jamais vu dans toute l’histoire de la presse haïtienne […].Sans compter les cas d’agression physique-bastonnades et tentatives d’assassinat à l’encontre des travailleurs de la presse ».

Au moins 2000 cas d’enlèvements déclarés ces derniers 21 mois.

Les individus armés continuent d’enlever et de séquestrer des membres de la population civile en toute tranquillité. Et pour répéter la FJKL, les cas d’enlèvement, de séquestration et de libération contre rançon sont monnaie courante sous la gouvernance d’Ariel Henry.« […] Au moins deux mille trente et un (2031) cas d’enlèvement et de séquestration ont été dénombrés durant ces vingt et un mois de gouvernance d’Ariel Henry », déplore la FJKL qui constate que le nombre d’enlèvements dénote une tendance à la hausse. « – Juillet – décembre 2021 : 625 cas d’enlèvement déclarés ; Janvier – décembre 2022 : 1005 cas d’enlèvement déclarés; Janvier – avril 2023 : 401 kidnappés déclarés ».

Cas d’enlèvements : un crime qui va à l’encontre des idéaux de 1804

La révolution haïtienne de 1804 fut une révolution antiesclavagiste. Au lendemain de cette révolution, Haïti est devenue une terre de liberté. La première République noire. « Le premier pays noir à avoir brisé les chaînes de l’esclavage et le seul par une révolte générale d’esclaves en faisant d’Haïti la terre de la liberté, de l’égalité des races humaines ne peut accepter que des groupes armés réduisent à l’état d’esclaves des personnes enlevées sans défense », estime la FJKL. «L’État se doit de mettre un terme à cette pratique qui s’installe dans le quotidien des Haïtiens et qui devient un fait banal avec le Gouvernement d’Ariel Henry », ajoute-t-elle.

Évitons le pire

« L’arrogance et la cruauté des chefs de gangs ajoutées au désespoir développent au sein de la population un esprit de vengeance et des appels à la violence sur les réseaux sociaux; elles créent un climat d’intolérance comparable à celui qui a prévalu au Rwanda avant le génocide rwandais », affirme l’organisation de défense des droits humains qui, toutefois souligne que la colère populaire ne peut jamais remplacer une politique publique de sécurité. « Il faut vite reconstruire les institutions régaliennes de l’État, construire l’État de droit en Haïti », demande la FJKL.

Est-ce que les autorités étatiques vont enfin,  pour une fois,  prendre leurs responsabilités  vis-à-vis de la population?  Seul l’avenir dira le reste !

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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