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La recrudescence de la violence des gangs armés en Haïti, une préoccupation pour le Conseil de sécurité de l’ONU

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A man carries a sign that reads in Creole "Down with insecurity," during a protest against increasing violence in Port-au-Prince, Haiti, Tuesday, March 29, 2022. The protest coincides with the 35th anniversary of Haiti’s 1987 Constitution and follows other protests and strikes in recent weeks in the middle of a spike in gang-related kidnappings. (AP Photo/Odelyn Joseph)

L’insécurité en Haïti continue d’attirer l’attention de la communauté internationale. Face à la recrudescence de la violence des gangs armés dans le pays, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit très préoccupé tout en prenant acte de l’appel répété du Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à l’envoi d’une force internationale.

«Les membres du Conseil de sécurité sont très préoccupés par la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire en Haïti », a mentionné l’ONU dans un communiqué en début de semaine, soit le 8 mai.  Le Conseil dit condamner par ailleurs,  dans les termes les plus forts, l’augmentation de la violence, des activités criminelles et des violations des droits humains qui compromettent la paix, la stabilité et la sécurité en Haïti et dans la région. De plus, les membres du Conseil ont lancé un appel à « tous les acteurs politiques à participer à des négociations constructives et significatives pour permettre l’organisation d’élections […] inclusives, libres et régulières ».

De son côté, le BINUH précise que les cas de meurtres, de blessures et de kidnappings ont augmenté de plus de 28% par rapport au trimestre précédent. « De nombreux établissements médicaux ont fermé et des écoles sont actuellement utilisées  comme bases par des gangs », peut-on lire dans un communiqué rendu public par le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) le 9 mai 2023.

Haïti a besoin d’une assistance immédiate pour contrer l’augmentation de la violence des gangs armés et développer sa police, selon les constats María Isabel Salvador, la cheffe du BINUH. Cette dernière a souligné « le besoin urgent du déploiement, autorisé par  le Conseil de sécurité, d’une force internationale spécialisée ».

Rapport trimestriel du BINUH et le HCDH

Selon le BINUH et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH), 1634 personnes ont été tuées, blessées ou enlevées par rapport aux 674 victimes dans la même période en 2022. Selon eux, tous les quartiers de la capitale, y compris des quartiers auparavant considérés comme sûrs, ainsi que le département de l’Artibonite sont désormais affectés. « Depuis le début du second trimestre, plus de 600 personnes ont été tuées lors d’une nouvelle vague de violence extrême qui a touché plusieurs quartiers de la capitale, notamment Cabaret, Cité Soleil et Pétion-Ville ».

Le BINUH et le HCDH poursuivent leur constat, en relevant qu’en l’espace de quelques jours en avril, au moins 49 femmes ont été brutalement violées lors d’une attaque de gangs contre le quartier de Brooklyn, à Cité Soleil. « Au moins, 42 enfants ont été tués, blessés ou enlevés au cours de la période considérée », ont-ils ajouté.

Le rapport du BINUH fait également état d’incidents au cours desquels les gangs ont utilisé des « Snipers » pour cibler sans distinction des personnes se trouvant dans les rues ou leurs habitations. Par ailleurs, le cas de lynchages contre des présumés criminels est également abordé par le BINUH et le HCDH dans ce rapport.  « Des messages diffusés par certaines personnalités sur les médias sociaux ou dans les radios ont également appelé les citoyens à s’armer pour répondre à la violence des gangs », ont-ils souligné.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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