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La recrudescence de la violence des gangs : un phénomène qui rallonge la liste des homicides en Haïti

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Au cours de ces dernières années, la situation sécuritaire du pays ne fait qu’empirer. Les gangs armés continuent à semer la terreur dans tous les recoins du pays. En effet, la population est livrée aux exactions des criminels. Les bandes armés violent, kidnappent, tuent en toute impunité les filles et les fils du pays. En 2023, on assiste à un taux élevé d’homicides lié aux activités des gangs.

Il faut dire que le phénomène du banditisme n’est pas nouveau dans le pays. En 2019, d’après un bilan de la Mission des Nations unies pour l’appui à la justice en Haïti (Minujusth), on comptait au moins cent soixante-deux gangs sur le territoire, dont plus de 50 % dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. En début de l’année 2023, les gangs contrôlent 80 % de la capitale Port-au-Prince.

La prolifération des gangs continue de menacer la vie des gens, près de 5 000 personnes ont été tuées au cours de l’année 2023. Le nombre de personnes enlevées a également connu une augmentation, passant de 1.359 en 2022 à 2.490 en 2023, soit une augmentation de 83%. Selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies  (ONU) publié en date du 23 janvier 2024, les homicides en Haïti ont doublé en 2023. « Le nombre d’homicides signalés a augmenté de 119,4% en 2023 par rapport à 2022, 4.789 victimes ayant été déplorées, dont 465 femmes, 93 garçons et 48 filles, soit un ratio de 40,9 homicides pour 100.000 habitants, contre 2 183 en 2022, soit un ratio estimé à 18,1 homicides pour 100.000 habitants ».

Le secrétaire de l’ONU, Antonio Guterres se dit consterné par la situation alarmante du pays qui met en danger la vie des gens. Et il met l’emphase sur les effectifs de la police nationale qui continuent de diminuer à un rythme alarmant. « En 2023, 1.663 agents de police, dont 152 femmes, ont quitté l’institution, 48 ont été tués, et 75 blessés. Au 31 décembre, la police comptait 13.196 agents ».

Comment espérer sortir de cet engrenage infernal ?

Pour remédier à cette grave crise sécuritaire et humanitaire, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé l’envoi en Haïti d’une force multinationale dirigée par le Kenya en vue d’aider la police haïtienne dépassée. Mais la mission reste suspendue à une décision de la Haute Cour de Nairobi attendue ce 26 janvier. Face à une telle situation, le Secrétaire Général de l’ONU, a déclaré : « pour que cette mission puisse avoir un impact durable, elle devra être accompagnée d’une consolidation des systèmes judiciaire et pénitentiaire, ainsi que de solutions pour faire face à l’usure de la police ».

En effet, selon les dernières nouvelles, il faut le signaler, la Haute cour de Nairobi n’est pas favorable à l’envoi des policiers kenyans en Haïti.

Que fait le gouvernement en place pour remédier au chaos ?

En tout cas, il semblerait que la situation échappe de plus en plus au contrôle de l’État. On assiste aujourd’hui à l’impuissance des dirigeants de l’État dans la lutte contre cette vague d’insécurité. Les dirigeants se trouvent dans l’incapacité de mettre un frein au phénomène d’insécurité généralisée dans le pays. Toutefois, leur seul espoir, c’était l’arrivée des forces kenyanes. D’ailleurs, on constate que les bandits disposent de beaucoup plus d’armes que la Police Nationale. Si les instances concernées ne font rien pour chasser ces malfrats, ils continueront à commettre leurs forfaits et la population deviendra leur gibier.

Marie-alla Clerville

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