Le Cap agonise et les capois fêtent une 350eme dans la honte

Le capois est toujours fier lorsqu’il s’agit d’évoquer ses origines, il se targue d’être l’héritier du roi Christophe, d’être originaire de la capitale historique et touristique d’Haïti. Consumé par cette fierté démesurée, il ne peut plus voir que ce qu’il considère comme une richesse n’est plus qu’une dépouille.

Il est vrai que le  Cap n’est pas un cas isolé d’un problème  global qui affecte le pays tout entier, mais on ne peut pas profiter de ce prétexte pour ne pas dire la vérité. Trop c’est trop !  Sur les réseaux sociaux et dans les médias on essaie de montrer une ville calme, attrayante, une destination touristique sûre. Mais nous qui vivons dans cette ville, nous savons pertinemment que c’est faux et que si l’on n’intervient pas le plus vite que possible le Cap ne sera plus.

Une ville qu’on considérait dans le temps comme une ville calme et attrayante est devenue aujourd’hui un lieu de prédilection pour les gangs.  La ville est devenue allergique à la pluie, 30 minutes de pluie intense et c’est déjà l’inondation. Les odeurs nauséabondes pestent dans les rues. Sans oublier les problèmes d’urbanisation, le non aménagement des bassins versants, la construction anarchique dans les montagnes et l’exode rural qui ne cessent d’accroître une population déjà en surnombre dans la ville.

Le Cap agonise et les capois gardent leur mutisme. Au lieu de projeter une ville qui n’existe nul autre part que sur les réseaux sociaux nous devrions mettre tout notre poids dans la balance pour essayer de changer les choses. Nous pouvons redorer le blason,  nous pouvons redonner à la ville la splendeur qu’elle avait dans le temps.  Commençons par nous engager dans un combat réel, un combat pour la décentralisation, un combat contre la corruption. Et surtout gardons-nous de  ne pas faire les mauvais choix dans les prochaines élections.

Le Cap peut renaître de ses cendres.

Frantz AZEMAR

Redifff