Le CHSM alerte sur les conditions de migration périlleuse des haïtiens pour l’année 2024

Le Collectif Haïtien de Soutien aux Migrants (CHSM) a rendu public son rapport annuel sur les conditions migratoires périlleuses des haïtiens en 2024. Selon ce rapport du CHSM, 230 974 Haïtiens ont voyagé de manière périlleuse en 2024 pour rejoindre d’autres pays de la Caraïbe et de l’Amérique.

« Dans ce contexte de violence, d’insécurité généralisée et de misère extrême, l’Observatoire du Collectif Haïtien de Soutien aux Migrants en s’appuyant sur de multiples donnés et sa veille informationnelle, observe une hausse de la migration haïtienne en 2023 », lit-on dans ce rapport du CHSM précisant que le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR) avait recensé 312 000 réfugiés et demandeurs d’asile haïtiens dans le monde.

Les départs massifs des haïtiens vers l’Étranger, selon le CHSM, se font dans des conditions périlleuses et dangereuses dans l’espoir d’atteindre des pays de l’Amérique et de la Caraïbe. « De janvier a décembre 2024, des milliers d’haïtiens ont été interceptés par des gardes côtes ou des polices frontalières en tentant de rejoindre « illégalement » des pays d’Amérique Latine, l’Amérique centrale, des Caraïbes et de l’Amérique du Nord », a noté le CHSM soulignant que ces voyages de migrants sont effectués dans des bateaux de fortune dangereux et inadaptés.

Ces bateaux de fortune où voyagent de migrants illégaux haïtiens ont causé, selon le CHSM, des naufrages mortels, des disparitions, des déportations, et l’incarcération des haïtiens dans des conditions difficiles et inhumaines. Les Etats-Unis, la Jamaïque, les Bahamas, Guadeloupe, les iles Turques et Caïcos et Porto-Rico sont les destinations contenant le nombre le plus important de migrants haïtiens expulsés, interceptés ou morts en 2024, selon un tableau présenté dans le rapport.

En conclusion de ce rapport résumant l’année 2024, le CHSM dit observer que la montée des voyages dangereux vers l’étranger corrèle avec la montée de la violence des gangs en Haïti pour l’année 2024. Le CHSM recommande à l’Etat haïtien des permanences juridiques animées par des associations haïtiennes (Jamaïque, USA, Guadeloupe, Bahamas, Turques and Caicos, Porto Rico, France) avec pour objectif d’accompagner les haïtiens interceptés ou détenus pour voyages irréguliers et aussi ceux qui sont sans papiers dans leurs démarches de régulation.

La mise en place par l’État haïtien d’un numéro d’urgence fonctionnelle aux consulats et ambassades d’Haïti permettant à chaque haïtien de joindre les autorités diplomatiques haïtiennes en cas de détresse ou de danger fait également partie des recommandations du CHSM qui sollicite le support de l’Etat haïtien et des organisations de la société civile de la diaspora pour demander à partir des plaidoyers afin d’obtenir un moratoire sur les expulsions et rapatriements des haïtiens vers Haïti. Cette dernière recommandation le CHSM le met dans le rapport car, selon l’organisme, la violence armée des gangs et les violations actuelles des droits de l’homme ne garantissent pas les conditions d’un retour sûr sécuritaire et digne dans le pays.