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Le contexte de l’amalgame

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Nous vivons l’un des pires moments de notre histoire de peuple. Une crise bicéphale nous guette, une saison cyclonique menaçante frappe à notre porte et, plus décevant dans l’histoire, c’est l’irresponsabilité criante exprimée par la quasi-totalité des couches sociales de la communauté. L’État, d’une part, fait monter le doute sur non seulement ses compétences mais aussi sur sa volonté. L’opposition d’autre part, brandit sa carte jusqu’au ‘’boutiste’’. La population, l’autre point de ce triangle infernal exprime une négligence accrue et préoccupante. L’aigre spectacle d’une société en péril.

Ce n’est pas en réalité un hasard si tout va de mal en pis dans ce pays. En effet, les projets de société nous font défaut, et, ce, depuis des lustres. Les intérêts individuels se substituent aux désidératas de la collectivité. Comme dans un laboratoire, l’on a la sensation que les crises haïtiennes sont minutieusement pensées, conçues et exécutées avec soin. Les centres d’intérêts sont à volonté orientés et désorientés. Comme l’information, une crise peut tuer d’autres, ou encore les obstruer.

C’est pareil pour le contexte actuel. Tout nous pète au nez: la pandémie est à son pic; une fièvre suspecte provoque des décès inattendus; le réveil spontané d’un conflit politique qui peine à se solutionner et, dans tout ça, l’état, au lieu de rapatrier la confiance donne plutôt la sensation qu’il est confortablement assis. Contre toute attente: cap sur les élections.

Entretemps, les chiffres prennent de l’ascenseur en ce qui concerne le coronavirus. Le nombre de personnes décédées double l’effectif des cas confirmés guéris. Les mesures prises pour contrer le virus sont systématiquement négligées, et, ce, même par l’état qui n’arrive pourtant pas à donner le ton.

La fièvre ne se distingue pas du coronavirus. S’il est vrai que beaucoup s’en sont sortis guéris, ils sont aussi légions ceux qui s’écroulent des suites de cette fièvre accompagnée de symptômes similaires à ceux provoqués par l’infection de la Covid-19. Une fois atteint, le souffrant n’a pas mis du temps pour s’effondrer.

Paradoxe. Le gouvernement continue de multiplier les campagnes de sensibilisation. Il vient tout récemment d’exiger le respect de la rotation au niveau de l’administration publique mais, en ce qui a trait au transport en commun, à l’attroupement dans les bureaux de l’ONI, devant les banques commerciales, dans les marchés publics etc. Aucune mesure n’est prise pour remédier à la situation.

Alors que la fermeture des ports, aéroports et frontières du pays se figuraient  parmi les premières mesures de restriction prise pour éviter Le pire, la frontière haitiano-dominicaine en ses différents points déversent par plusieurs milliers des migrants haïtiens en difficulté en république voisine. Malgré les alertes des organisations travaillant au niveau de la frontière l’état se mure dans le silence laisse le destin du pays à la générosité de la providence.

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