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Le Dr Ariel Henry espère s’octroyer deux années de plus au pouvoir

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La quarante-sixième réunion ordinaire de la Conférence des Chefs de Gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) s’est tenue du 25 au 28 février à Georgetown, en Guyane. Lors de ce sommet caribéen, le Chef du Gouvernement provisoire dit vouloir organiser des élections en été 2025 et remettre le pouvoir en février 2026.

Le Gouvernement  semble finalement ne pas vouloir rester provisoire. En poste depuis l’été 2021, après l’assassinat de l’ex-Président Jovenel Moïse, le Premier Ministre Ariel Henry, à la tête d’un Gouvernement de transition, cherche encore les formules pour organiser les élections plus de deux ans après. Les différentes tentatives pour trouver un « consensus » entre les différents acteurs n’ont guère réussi, malgré les différentes interventions d’acteurs locaux ou internationaux. 

Une « impasse politique » selon les Chefs de Gouvernement de la CARICOM

Entre les raisons de sécurité, l’expression d’une volonté de parvenir à un consensus et les incessants changements de dates, l’organisation des élections paraît de plus en plus utopique. Plus de sept ans sont passés depuis les dernières élections organisées dans le pays. À présent, la perspective électorale s’éloigne jusqu’à l’été 2025.

 « Les dirigeants de la CARICOM ont pris note de l’engagement pris par le Premier ministre Ariel Henry de prendre des mesures majeures pour faire avancer le processus politique, notamment la tenue d’élections générales pour restaurer le gouvernement et l’autorité constitutionnels au plus tard le 31 août 2025. À cette fin, un scrutin s’impose », peut-on lire dans une déclaration de la Conférence, publiée le vendredi 1er mars. Selon cette déclaration, suite à une discussion, les Chefs de Gouvernement de la CARICOM ont « exprimé leur profonde préoccupation face à la détérioration continue de la situation sécuritaire, humanitaire et politique et au retard persistant dans la sortie de l’impasse politique, qui ont bloqué la possibilité d’élections libres et équitables ». Ils ont souligné également la « nécessité critique et immédiate d’une voie politique claire, qui devrait être participative et inclusive ».

« Les dirigeants de la CARICOM et les principaux partenaires ont reconnu la profondeur des souffrances du peuple haïtien. Cette situation a été exacerbée par le manque de consensus entre les acteurs politiques, la société civile, les secteurs privé et religieux et le gouvernement d’Haïti », peut-on également lire dans cette déclaration dans laquelle les dirigeants de la CARICOM ont appelé les protagonistes à « faire les concessions nécessaires pour parvenir à une sortie de l’impasse politique ». 

Un Premier Ministre contesté

L‘annonce d’élections en 2025 a soulevé l’indignation de nombre de personnes, tant à l’échelle nationale qu’internationale. À la CARICOM, le Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, Gaston Brown a souhaité la démission du Dr Ariel Henry qui n’arrive toujours pas à accomplir les missions de la transition. « Avec tout le respect dû, il est indéniable que notre cher ami Henry est lié au problème en Haïti, et beaucoup estiment que les interventions prévues par les groupes de parties prenantes visent à le soutenir. Bien que ce ne soit pas nécessairement le cas, nous devons faire face à cette perception, et nous pensons que Henry devrait amorcer une transition », a déclaré le dirigeant caribéen.

Par ailleurs, il a fait savoir qu’au cours des négociations à la CARICOM, le Premier Ministre s’est engagé à « servir d’intermédiaire honnête et à partager le pouvoir ». « Il ne s’agit pas seulement d’avoir un groupe intérimaire de partage du pouvoir pour gouverner Haïti, il s’agit de renforcer les institutions, de rétablir la machine électorale, les institutions démocratiques et en même temps de fixer une date ferme, peut-être dans les douze prochains mois, pour la présidentielle », a ajouté M. Browne.

D’un autre côté, invité à participer à cette réunion, le Chef d’État brésilien, Ignacio Lula Da Silva, a appelé la communauté internationale, en particulier la CARICOM, à « agir rapidement pour alléger les souffrances d’une population déchirée par la tragédie ». Du côté des acteurs locaux, les opposants au régime ont crié au scandale, déclarant que le Premier Ministre n’a pas la capacité de mener à bien la barque du pays. L’ancien Premier Ministre Claude Joseph a qualifié cette annonce de « provocation », et appelle à la mobilisation pour contraindre le Gouvernement à partir.

Clovesky A.-G. PIERRE 

cloveskypierre1@gmail.com

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