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Cette année est décisive dans la gestion politique de la crise Haïtienne. Elle aura à concrétiser soit la velléité du pouvoir à remettre ses mallettes, le 7 février 2022,  soit celle de l’opposition à installer le gouvernement de transition tant souhaité après avoir mis KO le chef de l’État le 7 février 2021. Que l’on est de l’un ou de l’autre côté, il faut s’attendre à ce que l’on appelle en dramaturgie un nœud dramatique dans le calvaire haïtien au cours de cette année.

À présent, on est tout prêt du but. La population, généralement prise pour cobaye ou bouclier humain en vue de la satisfaction des intérêts mesquins des hommes politiques, aura du pain sur la planche. Car, elle aura à absorber tous les malheurs que va apporter cette bataille finale entre opposition et pouvoir. Elle sera, comme un vieux torchon, tirée çà et là par les affairistes politiques. Le jeu s’annonce difficile. Tout se fait au nom du peuple, et ce sera longtemps ainsi hélas !

Le pouvoir qui a su résister durant trois ans aux assauts de l’opposition plurielle est en pole position pour remporter le dernier duel car, incapable de dégager un consensus en son sein, l’opposition politique représente de moins en moins un combattant important pour l’équipe au pouvoir. D’ailleurs, en référence aux derniers discours de Jovenel Moïse, dont celui du 1er janvier 2021, le locataire du Palais national n’accorde aucune importance à ceux, dit-il, qui sombrent dans un cauchemar. Droit dans ses bottes, le chef de la nation qui a les pieds en 2021 et la tête en 2022, fixe méthodiquement ses priorités pour l’année en cours. L’opposition a une seule alternative : dégager la voie et préparer les prochaines joutes, laissent croire les non-dits du Chef de l’État.

L’opposition qui n’a jamais tenu parole (proposition de sortie de crise, unité, etc.) est contrainte de faire en un mois ce qu’elle n’a pas pu faire en trois ans. Les opposants au pouvoir semblent avoir un plan B, car, jusqu’ici, il n’y a pas de consensus, ni d’accord politique, encore moins de proposition post Jovenel. Chacun surveille comme du lait sur le feu le danger que le train de la transition ne lui échappe. Pourtant, ils ne font rien pour monter à bord. En sourdine, les chefs de file s’opposent l’un l’autre sur la direction de la transition. Dans environ 30 jours, l’opposition jouera sa vie et, vraisemblablement, les têtes de pont n’en ont pas conscience.

Coté du pouvoir, on sent le confort. Jovenel Moïse recommande la mise en marche de la machine électorale. Sans inquiétude, il a annoncé la concrétisation du changement de Constitution et la tenue des élections. Lui, il pose les jalons, pour s’assurer qu’il contrôle tout.

L’appui de la communauté internationale aura une grande incidence cette année, autrement dit, il sera déterminant. D’ailleurs, chacun des groupes opposés attend que le Blanc claque le doigt en sa faveur (référence au discours du 1er janvier de M. Moise et à la correspondance de l’opposition à l’ONU). Malgré l’inconstitutionnalité dénoncée dans chacune des actions de Jovenel Moïse et en dépit des multiples accusations dont il est l’objet, il obtient encore ce support. L’OEA vient tout juste de le confirmer, l’Union européenne et le Core Group également.

En attendant la date du 7 février annoncée comme un jour ordinaire par le Président de la République, l’opposition a seulement quelques jours pour confirmer sa bonne foi, sa volonté réelle de défendre la loi, la Constitution et la nation. Dans le cas contraire, les opposants auront quelques mois pour intensifier la division et aller aux urnes. Avec un départ le 7 février 2021 ou l’investiture d’un nouveau Président le 7 février 2022, dans ce contexte, la crise actuelle continuera, et ce, pour longtemps encore.

Daniel Sévère

danielsevere1984@gmail.com

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