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Le pari du siècle!

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Le nouveau gouvernement haïtien a finalement été mis en place. Une retraite a été organisée à son intention en vue de faciliter l’entrée en fonction de la nouvelle équipe. L’un des objectifs, c’est de s’assurer de la gestion cohérente et efficace de l’État.

Entre autres missions que ce gouvernement s’attribue, c’est de lutter contre la corruption. C’est le Premier ministre, Garry Conille en personne qui en a fait l’annonce. Il veut assainir l’administration publique et permettre à l’État de respirer un nouvel air.

C’est un engagement fort pour un gouvernement de transition qui n’a que 20 mois pour relancer le pays et le mettre sur la voie démocratique. Pour un Exécutif mis en place à partir de « deal » de toutes sortes. En raison de la conjoncture, la priorité des priorités devrait être le rétablissement de la sécurité et l’organisation des élections libres, crédibles et démocratiques.

En effet, considérant la crise systémique qui secoue ce pays depuis des dizaines voire des centaines de décennies, c’est difficile de penser d’activer les leviers alternatifs. Le chaos dans lequel se trouve Haïti ne laisse pas aux dirigeants, ceux qui sont de bonne foi, d’agir sur les problèmes l’un après l’autre.

Il est évident que la corruption est à la base de la crise qui ravage Haïti. Les scandales de corruption se succèdent au cours des années. Aucun gouvernement n’a décidé d’attaquer réellement ce fléau. C’est un bon serviteur qui supporte n’importe quelle équipe. La corruption est comme la norme en Haïti. C’est le principal employeur des Haïtiens. 

Elle est partout. D’ailleurs, c’est la cause même de l’existence de cette nouvelle équipe. Et, on dénonce déjà des tentatives qui s’apparentent à des actes de corruption. Cette pratique est comme de l’indigo dans l’eau. Difficile de séparer la couleur du liquide.

Dans les rapports internationaux relatifs à cette pratique, Haïti cumule les mauvaises positions d’année en année. Pour l’année 2022, le pays était classé 171e sur 180 pays les plus corrompus. Il avait perdu 3 places par rapport à l’année précédente. Ce qui fait qu’il reste parmi les 10 pays les plus corrompus de la planète.

Fort de cette situation, s’attaquer à ce problème c’est versé du poison dans son propre breuvage car, la corruption c’est le gagne-pain de plus d’un en Haïti. Des dirigeants de l’État au citoyen ordinaire.

Ce n’est pas en vain d’essayer. Il faut que quelqu’un commence un jour. Le début sera toujours difficile. Mais, se conforter dans les avantages multiformes qu’offre cette pratique ou se laisser paniquer par les défenseurs de ce système, ce n’est pas la plus idoine des décisions. Donc, discourir sur la question s’en est une mais commencer par corriger les dérives en est une autre. Si M. Conille est réellement prêt à donner le ton, il mérite l’encouragement de tous. Qu’il sache qu’il va tout droit vers un mur qu’on a construit avec patience depuis des siècles. Qu’il s’outille également des meilleurs instruments pour le détruire.  De toute évidence, il a fait le pari du siècle. Reste à lui souhaiter bonne chance!

Daniel SÉVÈRE

danielsevere1984@gmail.com

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