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Le Président Jovenel Moïse était-il sur les lieux du crime?

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Il y a dans chaque action que pose un homme,l’expression de ce qu’il croit cacher le mieux.Sur ce, je me préserve de toute autre affirmation, car ce que vous lisez là n’est pas écrit, il n’a même pas été pensé. Ce n’est rien de plus que l’ébauche d’une idée qui se veut intelligible. En fait, je ne fais que joindre de bout en bout le tissu de conscience collective qui lui servira sans doute de parchemin, afin que chaque haïtien conséquent ait le courage d’y mettre les mots qui conviendront le mieux. Pour qu’enfin, le texte soit.

Entre temps, je vais vous dire de quoi il en est.Nous avons adopté,de fait, il y a environ 25 ans, un nouveau mode d’organisation sociale et politique. Chaque ville, voire chaque quartier à son propre Président. Nous n’oserons pas, pour ainsi dire, nous vanter d’avoir réussi à instaurer le meilleur mode d’organisation ayant jamais existé, mais nous n’avons rien non plus à envier aux autres. Tout marche, semble-t-il pour le bien de la République.


Toutefois, il arrive que certains quartiers, par négligence du président y afférent, soit le théâtre
d’une série de violences inimaginables, telles que l’assassinat de plusieurs journalistes, le meurtre d’une mère et de son bébé,ou encore l’assassinat d’un important homme d’affaires, pour ne citer que ceux là. Mais tous les pays connaissent ces moments difficiles quels que soient leurs modes
d’organisation, n’est-ce pas? Pourquoi s’en prendre la tête? Il nous faut juste organiser les élections, puis tout rentrera dans l’ordre.Les acquis démocratiques, doivent être à tout prix préserver.Cependant,la nuit dernière,il y a eu un cas d’assassinat en particulier qui a retenu l’attention de toute la République.


C’est bizarre! D’habitude, ces genres de situations se gèrent sans trop de complications. Un simple constat du cadavre par un juge de paix après 24 heures (minimum),une déclaration des autorités compétentes pour rassurer le reste de la population, et quelques arrestations. Et puis bidibidi ba bidiboo “kite peyi m mache”. Mais, il parait qu’il y a quelque chose d’inhabituel dans ce dossier.Tout le monde le sent, mais personne n’en dit mot.


Il n’y a en effet,aucun doute, le citoyen assassiné était un enfant chéri du pays. Il y a consacré
sa vie. Je ne m’appartiens plus, j’appartiens au pays, se disait-il à longueur de journée. J’ai même entendu dire qu’il prônait un changement total de la constitution. Rien de trop particulier! si nous essayons de remonter l’histoire. Beaucoup d’autres hommes et de femmes conséquents, ont été assassinés.Le système a toujours résisté. Ça ne pouvait donc pas être la clef de l’énigme. Il y a forcément un aspect de cette réalité qui m’échappe.

Je me suis alors mis à interroger les quelques passants que je trouvais. Aucun d’entre eux n’a
daigné répondre. “Poukisa w pa chache manje w bay djòl ou” m’a lancé une vieille dame en me toisant des yeux,l’aire effrayée et inquiète, comme si elle voulait m’épargner un malheur.


Ayant compris que le dossier était plus compliqué que je l’avais imaginé, j’ai décidé de rentrer au bercail. Mais à peine, ai-je fait un pas qu’un vieil homme m’a appelé discrètement. Il m’a confié que ce dossier n’est pas comme les autres car le Président du quartier était sur le lieu du crime. C’est pas possible, ai-je répondu d’un ton assez arrogant. Il a rétorqué, en me regardant avec dédain; le Président habite le lieu du crime mon garçon. De toute façon, c’est pas comme si il avait quelque chose à y voir.

Tout compte fait,il existe vraiment des quartiers assassins,pour paraphraser Balzac.Et Pèlerin 5 en fait désormais partie.


Kervens CHÉRUBIN

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